Le mouvement des "Jeunes du 20 février" a encore appelé, hier, à manifester pacifiquement à travers les villes, pour revendiquer des changements démocratiques plus profonds au Maroc. Deux jours après le discours à la nation du roi Mohammed VI, annonçant le projet de la loi fondamentale, le mouvement a resurgi et appelle à la démocratie jugeant que cette réforme " n'est pas assez suffisante " et qu'elle ne répond pas à leurs attentes. "Nous allons sortir le dimanche 19 juin parce que nous aimons ce pays et parce que nos revendications n'ont pas été réalisées ", a déclaré le mouvement des jeunes, dans une vidéo publiée sur une page facebook, selon le quotidien le Parisien. Ces manifestations coïncident avec l'anniversaire historique du 20 juin 1981, quand le peuple a manifesté à Casablanca pour revendiquer une vie sociale juste. "Aujourd'hui, 30 ans après, nous manifestons aussi pour une vie digne ", poursuit le groupe de jeunes sur la même vidéo. Ainsi, des marches, rassemblements et sit-in ont été prévus dans Rabat, Casablanca, Marrakech, Fès, Oujda, Agadir, Safi, Nador, Hoceima comme signe de désapprobation de la part du mouvement. M. Hakim Saykouk, membre de la coordination de Rabat a souligné que cette nouvelle loi fondamentale ne les concernait pas le peuple, estimant que l'actuelle constitution est moins pire que la prochaine qui oppose la monarchie consacrée "Imarat al Mouminine" aux aspirations du peuple à un Etat moderne. Mohamed El-Aouni, coordinateur du Mouvement et du Conseil marocain d'appui au Mouvement du 20 février (CNAM20) a indiqué que les réformes proposées ne répondaient pas aux attentes du mouvement des Jeunes du 20 février et n'étaient pas au niveau des aspirations du "printemps arabe", déclarant que les Marocains méritaient mieux car ils aspirent à une monarchie parlementaire régie par une constitution démocratique avec une réelle séparation des pouvoirs. Il a ajouté, en outre, qu'une constitution démocratique pouvait fonder un Etat civil et moderne tourné vers l'avenir, et lutter contre la corruption, la pauvreté, l'analphabétisme et tous les fléaux de la société. Pour rappel, ce nouveau projet de constitution, prévoit que le roi reste le commandeur des croyants, et chef de l'état et que le monarque exerce son pouvoir de nomination dans certaines hautes fonctions publiques et des responsables des administrations de la sécurité intérieure et des institutions nationales stratégiques, mais aussi la nomination à des postes militaires. Concernant le pouvoir judiciaire, le projet stipule la création d'un "Conseil supérieur du pouvoir judiciaire" érigé en institution constitutionnelle présidée par le roi en remplacement du Conseil supérieur de la magistrature qui était dirigé par le ministre de la justice. Le roi avait promis le " 9 mars dernier " de véritables réformes politiques pour répondre aux manifestations pacifiques de février dernier.