Les mêmes images se sont reproduites cette année lors de l'ouverture, jeudi dernier, du Festival international du théâtre professionnel. Les invités de marque venus pour la plupart d'Egypte comme ce fut le cas l'an dernier, ont énoncé, depuis la scène, tout l'amour qu'ils portaient au pays en général et au 4e art algérien en particulier. Ils étaient comme l'an dernier aux premières loges : Mouna Ouacef, Achraf Abdelghafour et Saad Ardèche ; ces valeurs sûres de la scène qui ont une tradition pure dans le monde des arts. Cela rajoute certes de l'épice à un rendez-vous de cette envergure, mais l'essentiel est ailleurs : dans les volontés non pas de revoir des visages de la scène artistique qui se jettent mutuellement des fleurs devant la ministre de la Culture, les caméras de télévison, et autres responsables, mais dans celle de faire venir un public qui préfère prendre de l'air au square Port Saïd que de se déplacer au théâtre. Au Théâtre national algérien, (TNA), le lieu qui a abrité le début de cette manifestation qui s'étalera jusqu'au 06 juin prochain, Khalida Toumi, a évoqué l'importance de cet événement ainsi que la place du théâtre dans la vie des peuples avancés. De son côté le directeur du TNA, Ahmed Benguettaf a exprimé le souhait de voir ce Festival constituer un espace de création et d'échange d'idées, tout en évoquant la lutte perpétuelle de l'art et de l'artiste pour la création et la paix. Les organisateurs de cette grande manifestation ont rendu, à cette occasion, un hommage à plusieurs artistes algériens et arabes qui ont tant donné au théâtre. Sur fond de zorna et de musique populaire, des artistes algériens, maghrébins et arabes monteront sur scène et seront fortement applaudis. Côté algérien, des figures que l'on voit rarement à la télé, au cinéma ou sur scène, sans doute pour des raisons d'âge, tels Slimane El Aib, Abdallah Bouzida, Abderrahmane Tajer, Fatiha Berber, Doudja et Nadia Talbi mais aussi celle de l'enfant rebelle du théâtre Ahmed Benaïssa, ont bénéficié de distinctions. Ce rendez-vous d'ouverture fut, également une occasion de rendre hommage à de brillants artistes marocains, tunisiens et koweitiens. Les festivités de cette rencontre qui met en lice une dizaine de pièces de théâtre entre des œuvres de chez nous et d'autres venus de pays arabes, ont débuté avec une redite, En attendant Godot mais cette fois-ci signée par la troupe El Moultaqa de Tindouf. En dehors de cette compétition officielle, ce rendez-vous abritera d'autres rencontres, comme des expositions, des séances-débats… autour de tout ce qui concerne le 4e art. Ces activités se dérouleront respectivement au TNA, au Palais de la culture Moufdi- Zakaria de Kouba, et à l'hôtel Marsa de Sidi Fredj. Essoufflé pendant plus d'une dizaine d'années, ce n'est que l'an dernier que ce Festival de théâtre professionnel, l'unique rencontre théâtrale qui existe dans l'Algérois, a été relancée. Ce n'est pas pour autant que le public a retrouvé cette bonne habitude d'aller vers l'univers des planches, puisque hormis ces rendez-vous ponctuels, la maison du théâtre reste souvent fermée pour raison de manque de produits, de manque de distribution et surtout de création artistique. A la faveur de l'événement d'“Alger, capitale de la culture arabe ” qui a permis à plusieurs œuvres de voir le jour, le Festival international du théâtre, qui est organisé dans ce cadre là, a été relancé sans surprise ni tracas. Reste juste à savoir si la cadence sera maintenue dans un pays où parfois la chose artistique est présentée dans son aspect le plus défiguré.