Le Festival national de la musique chaâbie qui en est à sa deuxième édition, a ouvert ses portes jeudi dernier au Théâtre national algérien,(TNA), pour une durée de six jours (jusqu'au mercredi prochain). Chaque soir de nombreux jeunes talents se présentent sur scène face à un jury de professionnels, tentant ainsi de rafler l'un des cinq trophées prévus lors de ce rendez-vous qui entre dans le cadre d' “Alger capitale de la culture arabe 2007 ”. Ces prix oscillent entre 250 000 dinars pour le premier et 50 000 dinars pour le cinquième. Tout comme Alhan wa chabab, le Festival de la musique chaâbie accueille chaque soir des talents venus des quatre coins du pays. Leur participation à cette rencontre est une opportunité d'intégrer un certain potentiel de l'intérieur du pays à la scène artistique nationale. Leur contribution est la preuve aussi que le genre chaâbi n'est pas seulement l'apanage de la capitale et ses environs mais bien une richesse culturelle et musicale qui attire l'intérêt d'un grand nombre d'Algériens, partout sur le territoire. Le premier jour de ce deuxième festival a été marqué par le passage devant le jury de cinq candidats venant d'Alger, Béjaïa et Tiaret. Ils sont accompagnés par un orchestre chaâbi composé des meilleurs musiciens sélectionnés dans les régions du pays. La deuxième partie de ce premier jour a été animée par le Maître Abdelkader Chaou et par un chanteur hors concours : Benatia Mustapha de Skikda. Ces chanteurs hors concours sont au nombre de cinq dont un qui vient de Ghardaïa. Cinq candidats sont programmés chaque soir au cours de ce festival qui se veut un espace de découverte des chanteurs de demain et un moment de plaisir pour les mélomanes. A cet égard, Akli Yahiatène est aujourd'hui à l'affiche, Abdellah Guettaf, demain et Abderrahmane El Kobi, le dernier jour du festival le mercredi 10. Afin de rafraîchir, d'enrichir et de conserver ce patrimoine populaire, quelques défenseurs de ce style musical avaient pensé à créer ce rendez vous et de tout faire afin de le l'institutionnaliser.“Il ne s'agit pas de créer un engouement du chaâbi seulement pendant la période du festival et ensuite éteindre les lumières jusqu'à l'année suivante mais d'assurer une continuité régulière des retombées positives de ce festival” soutient Abdelkader Bendamèche, commissaire général de cet événement artistique et culturel. En réalité, le travail qui va dans le sens de la conservation et de la promotion de cette musique continue durant toute l'année ; et cela en organisant des tournées, et en animant des soirées un peu partout à l'intérieur du pays. D'ailleurs, les lauréats de ce concours auront l'occasion de se produire dans plusieurs villes du pays. Programmés avec des noms connus de la chanson chaâbie, ils bénéficieront des campagnes d'information et des avantages de la logistique mise en place pour ces tournées. Pour ces jeunes chanteurs, ce sont des occasions exceptionnelles de se faire connaître et de se constituer un public. A la fin de ce spectacle, il est prévu l'enregistrement de CD comme ce fut le cas lors du premier festival qui a vu l'ensemble de ses soirées couverts par l'enregistrement des concerts. “Un coffret de neuf CD est prêt. Chaque disque a près de deux heures d'écoute. Ce coffret sera porté à la connaissance du public dès le deuxième jour de ce festival en cours. Nous en donnerons aux principaux intéressés, les participants au festival, puis nous mettrons ces coffrets dans le commerce ”, précise Abdelkader Bendamèche qui envisage pour la prochaine année de transformer ces CD audio, en DVD avec des images du déroulement des récitals. Et ce n'est pas tout, car en plus de ces enregistrements, le Festival de la chanson chaâbi a d'ores et déjà mis en route un livre sur le chaâbi. “Cet ouvrage qui porte le titre de l'essentiel de la poésie du chaâbi, genre melhoun, sera disponible dans les premiers jours de ce deuxième festival. Il constitue un document, car les livres sur la conservation et la sauvegarde de la poésie dans la chanson chaâbie sont rares” précise le commissaire général du festival qui envisage d'enrichir davantage cet ouvrage “Notre festival s'érige en maison d'édition pour le suivi de ce livre ”, ajoute A. Bendemache qui manifesta la volonté de porter haut le génie du grand poète du XVI° siècle,Si Lakhdar Benkhlouf “ dont les textes sont la source d'interprétation de tous les chanteurs chaâbis”. Par ce livre, nous clarifierons la légitimité des auteurs des textes de la chanson chaâbi pour éviter les appropriations illégitimes”, souligne encore Bendamèche.