Des trophées, Yasmina Khadra, en a reçu des tonnes durant sa carrière, mais le prix littéraire qui lui a été attribué ce week-end par l'Académie française, semble le plus symbolique du fait que l'institution (Académie française ndlr) qui rassemble d'imminents écrivains est tout auréolée de prestige et de crédibilité. Ce prix, c'est pour l'année 2011. Mais cette année, l'écrivain qui patronne le Centre culturel algérien à Paris, (CCA), n'a pas écrit de livres. Il compte en revanche publier d'ici septembre, "L'Equateur africaine " un nouveau roman consacré selon son titre aux contrées arabes et à l'Afrique. Mais Yasmina Khadra c'est des milliers de livres vendus, c'est des traductions dans 41 langues, c'est plusieurs romans au tableau de bord, …bref c'est beaucoup d'influences surtout qu'il écrit dans la langue de Molière, ce qui n'est pas rien au vu du lobby de la francophonie. L'Académie française a également distingué par le prix de la francophonie (22.500 euros), un autre maghrébin, l'écrivain marocain Abdellatif Laabi. C'est sûr que ces trophées qui tombent maintenant ont un rapport avec "les révolutions arabes ", parce que de l'autre côté, le fait d'écrire doit être reconsidéré selon une idée qui a germé pendant la Deuxième guerre mondiale, comme un acte de résistance. En tout cas, avec le Grand Prix de littérature Henri Gal, Prix de l´Institut de France, Yasmina Khadra empochera la coquette somme de 40.000 euros. Réagissant à cet événement, l'auteur de " Ce que le jour doit à la nuit " soutient que "ce prix me rassure et me réconforte dans ma vocation d´écrivain" en ajoutant que "c´est la preuve qu´il y a toujours une justice dans ce monde". D´autres trophées sont décernés à de nombreux autres hommes de lettres. Ce palmarès compte en tout 70 distinctions. Le Grand Prix du Roman ne sera attribué pour sa part qu´à l´automne, précise l´Académie, dont la fonction première est de veiller au respect de la langue française et d´en composer le dictionnaire. En dehors de la France, des auteurs iranien, Daryus Shayegan, et malien, Moussa Konate, ont été récompensés. Un ex-militaire auréolé de galons littéraires Il y a quelques mois, Yasmina Khadra recevait de la Fondation "Prince des Asturies" un prix éponyme. Cette institution culturelle espagnole Cervantès, considère d'ailleurs que l'œuvre de Yasmina Khadra est "un symbole fort de la promotion du dialogue entre les cultures et son nom mérite d'être proposé pour l'obtention du Prix Prince des Asturies de la Concorde", selon Javier Galvan, directeur de l'Institut Cervantès. Ce responsable va encore très loin en estimant que " L'œuvre de Yasmina Khadra a permis dans ce sens à la civilisation occidentale de mieux comprendre la culture arabe". Ce trophée de la principauté espagnole, "Le prince des Asturies ", est décerné officiellement chaque année à Oviedo (capitale des Asturies) par la Fondation éponyme à des personnalités et des institutions qui se sont distinguées par des travaux d'envergure internationale dans huit catégories. Il s'agit des Arts, communications et humanités, coopération internationale, littérature, sciences sociales, sports, techniques et recherches scientifiques, et concorde. L'athlète algérienne Hassiba Boulmerka avait remporté ce prestigieux prix dans la catégorie sports en 1995. Yasmina Khadra alias Mohamed Moulessehoul, était l'hôte de l'Institut Cervantès qui vient de créer un rayon dédié à ses publications dans la bibliothèque de cet établissement culturel. Accompagné du traducteur de ses livres en langue espagnole, l'écrivain algérien avait animé dans ce cadre une rencontre devant une assistance nombreuse composée notamment d'étudiants et d'hommes de culture. Il a évoqué, à ce titre, son parcours en tant qu'auteur, en rappelant que ses romans sont aujourd'hui présents dans 42 pays, dont l'Espagne où ils sont publiés même en catalan, et le Japon où la lecture de son œuvre a inspiré la création d'une branche de littérature algérienne à l'université de Tokyo. Il a écrit plusieurs romans célèbres publiés dans une trentaine de langues, tels "Les Agneaux du seigneur", "A quoi rêvent les loups", "L'attentat" et "Ce que le jour doit à la nuit" (dont l'adaptation au cinéma est en cours) et son dernier-né "L'olympe des infortunes".