Des investissements de 1 900 milliards de dollars devront être engagés annuellement durant les 40 prochaines années dans les technologies vertes pour éviter une catastrophe planétaire, a indiqué, avant hier, le Département des affaires économiques et sociales de l'ONU (DAES).Au cours des 30 à 40 prochaines années, l'humanité doit procéder au niveau mondial à un remaniement technologique fondamental des processus de production afin d'éliminer la pauvreté et d'éviter les impacts catastrophiques des changements climatiques et de la dégradation de l'environnement, selon un rapport du DAES.1.900 milliards de dollars par an seront nécessaires pour des investissements progressifs dans les technologies vertes, dont la moitié (1.100 milliards de dollars) devra être mobilisée dans les pays en développement pour satisfaire à leurs besoins alimentaires et énergétiques en croissance rapide par l'application de technologies vertes, selon la même source.Soulignant que le nombre de la population mondiale a augmenté de manière exponentielle, l'ONU relève toutefois que la capacité de l'environnement mondial de faire face à l'activité humaine a atteint ses limites. Environ la moitié des forêts du monde ont disparu, les ressources d'eaux souterraines s'épuisent ou sont contaminées, la biodiversité a déjà subi d'énormes pertes, et les changements climatiques menacent la stabilité de tous les écosystèmes, détaille-t-elle. En même temps, environ 40 % de l'humanité, soit 2,7 milliards de personnes, sont tributaires de la biomasse traditionnelle (bois, charbon de bois) pour couvrir leurs besoins en énergie.En outre, poursuit-elle, 20% de la population mondiale n'ont pas accès à l'électricité, surtout en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud. Pour que les habitants des pays en développement accèdent à un niveau de vie décent, surtout ceux qui vivent encore dans une extrême pauvreté (au nombre de 1,4 milliard), et les 2 milliards de plus attendus au niveau mondial d'ici 2050, un progrès économique bien plus considérable s'impose, selon le rapport.Ce rapport montre quelle devra être l'ampleur du progrès technologique pour assurer un avenir dont chacun tire bénéfice tout en protégeant notre planète, a déclaré Sha Zukang, Secrétaire général adjoint à la tête du DESA et Secrétaire général de la Conférence des Nations unies sur le développement durable, appelée Rio+20, qui aura lieu en juin 2012 à Rio de Janeiro (Brésil). Pour que la révolution technologique qui s'impose réussisse, le rapport établit qu'elle doit intervenir dans un cadre chronologique limité, aussitôt que possible, en raison des pressions croissantes qui s'exercent sur l'environnement. Impossible de faire comme si de rien n'était, a déclaré Rob Vos, principal auteur du rapport. Même si nous arrêtions maintenant les moteurs de la croissance, l'épuisement des ressources et la pollution de notre environnement naturel se poursuivraient à cause des méthodes de production et des habitudes de consommation actuelles, met-il en garde.Pour lui, au moins d'améliorations radicales et de la diffusion de technologies vertes, nous n'inverserons pas la destruction de l'environnement en cours ni n'assurerons des moyens d'existence décents à l'humanité entière, que ce soit aujourd'hui ou dans l'avenir.Une transition énergétique complète, étendue au monde entier, s'impose d'urgence pour éviter une catastrophe planétaire de première grandeur, selon le rapport qui reconnaît que l'engagement énoncé dans l'Accord de Copenhague de mobiliser 30 milliards de dollars entre 2010 et 2012.