En quête de solutions pour résoudre la crise de la dette, les autorités européennes envisageraient de créer une nouvelle taxe bancaire afin de faire participer le secteur privé au sauvetage de la Grèce, affirme le quotidien allemand Die Welt. " Quelques jours avant un sommet de crise à Bruxelles, les gouvernements des 17 pays de la zone euro envisagent d'impliquer le secteur privé dans un futur sauvetage de la Grèce via un nouveau prélèvement bancaire ", a publié le journal dans son édition d'hier. Cette contribution s'appliquerait même aux banques qui ne sont " pas directement engagées en Grèce ", assure Die Welt. Toutes les banques seraient soumises à ce prélèvement, même celles ne détenant pas de dette grecque. Les établissements seraient aussi mis à contribution pour racheter des obligations souveraines du pays, détaille le quotidien. L'Allemagne est le premier pays de la zone euro à avoir décidé d'instaurer une telle taxe sur les établissements bancaires. De fait, les profits réalisés par les banques devraient être taxés dès fin septembre outre-Rhin. Le gouvernement d'Angela Merkel table sur une recette annuelle d'un milliard d'euros. Cette manne alimentera un fonds destiné à prendre en charge les aides aux établissements grecs en cas de nouvelle crise. Reste à savoir comment réagiront les banques, alors qu'une taxe sur les établissements financiers, destinée à prévenir des risques systémiques, a déjà été mise en place cette année dans quatre pays européens, dont la France et l'Allemagne. C'est donc un système semblable que pourraient adopter l'ensemble des pays de la zone euro. L'idée sera présentée jeudi, à Bruxelles, lors du sommet extraordinaire de la zone euro auquel ne participe pas le Fonds monétaire international. Die Welt a une explication toute trouvée à cette absence : " beaucoup de gens au FMI en ont ras-le-bol ", ajoute le quotidien et l'institution, basée à Washington, doute de la capacité de la Grèce à tenir un vrai plan de rigueur. Les différents acteurs n'ont plus que quelques jours pour se mettre d'accord. La France veut, en effet, boucler le deuxième plan d'aide à la Grèce d'ici jeudi. Jens Weidmann, chef de la Banque centrale allemande a contesté l'idée émise par le parlement européen d'émettre de nouvelles taxes garanties par l'ensemble des Etats de la zone euro afin d'aider la Grèce. Pour lui, il s'agit ni plus ni moins que d'un transfert budgétaire, chose à laquelle l'Allemagne s'est jusqu'ici refusée. " Il n'y a rien de mieux pour détruire rapidement et durablement une solide politique budgétaire qu'une prise de responsabilité commune des dettes des Etats ", a-t-il expliqué.