Les responsables europ�ens se sont retrouv�s hier � Bruxelles pour une r�union aux allures de sommet de crise alors que les turbulences financi�res gagnent l'Italie et l'Espagne, et risquent de faire vaciller toute la zone euro si elles se prolongent. �On est devant quelque chose qui est plus syst�mique� que le seul cas de la Gr�ce, qui �concerne la stabilit� de la zone euro dans son ensemble�, a averti la ministre espagnole des Finances, Elena Salgado en arrivant � une r�union avec ses homologues de l'Union mon�taire � Bruxelles qui a d�but� vers 15h (13h GMT). Elle devait s'achever dans la soir�e par une conf�rence de presse. Les taux espagnols et italiens sur le march� de la dette ont atteint hier leurs plus hauts niveaux historiques depuis la cr�ation de la zone euro. Cela signifie que le co�t d'emprunt de Rome et de Madrid pour financer leurs d�ficits grimpe. Et l'�cart des taux fran�ais avec l'Allemagne, r�f�rence absolue, a grimp� � un niveau jamais vu dans l'Union mon�taire. Dans le m�me temps, les Bourses chutaient dans plusieurs pays, � commencer par l'Italie. Cette nouvelle pouss�e de fi�vre de la crise de la dette dans la zone euro a aussi servi de toile de fond � un d�jeuner de travail des principaux responsables �conomiques europ�ens convoqu� de mani�re inopin�e par le pr�sident de l'UE, Herman Van Rompuy. Autour de lui : les pr�sidents de l'Eurogroupe Jean- Claude Juncker, de la Banque centrale europ�enne (BCE) Jean- Claude Trichet et de la Commission europ�enne Jos� Manuel Barroso. Officiellement, il s'agissait de �coordonner les positions� sur le dossier grec au moment o� les dissensions s'�talent au grand jour et o� les Europ�ens n'�cartent plus totalement l'id�e d'un d�faut partiel de la Gr�ce. Mais l'inqui�tude d�passe manifestement la seule Gr�ce � pr�sent. L'Italie p�se �conomiquement � elle seule plus de deux fois plus que les trois pays r�unis qui ont �t� sauv�s � ce jour de la banqueroute : Gr�ce, Irlande et Portugal. Si elle c�dait, c'est toute la zone euro qui serait menac�e. �Nous avons observ� des tensions sur les march�s financiers dans diff�rents pays (de la zone euro), peut-�tre un peu plus en Italie qu'ailleurs, mais nous assistons � des tensions dans l'ensemble de la zone euro et donc nous devons trouver une solution �, a d�clar� le ministre belge des Finances, Didier Reynders. Les probl�mes de l'Italie sont notamment li�s aux atermoiements des gouvernements europ�ens pour mettre sur pied un deuxi�me plan d'aide en faveur de la Gr�ce afin de lui �viter la faillite dans les ann�es � venir. Des avanc�es sur ce second plan sont donc n�cessaires, m�me si celui-ci ne devrait pas �tre finalis� avant septembre alors qu'une d�cision �tait � l'origine escompt�e d�but juillet. Pour stopper l'h�morragie, les Europ�ens doivent r�pondre d'une m�me voix � une question : comment mettre � contribution les cr�anciers priv�s de la Gr�ce � condition exig�e par l'Allemagne et les Pays-Bas notamment � sans cr�er un ��v�nement de cr�dit� aux cons�quences impr�visibles car il d�clencherait le paiement des contrats d'assurance souscrits pour se prot�ger d'une d�faillance du pays ? Les divisions restent cependant nombreuses. �Une participation substantielle du secteur priv� est une condition pr�alable�, a r�affirm� hier le ministre n�erlandais des Finances, Jan Kees De Jager, alors que son homologue espagnole a rappel� qu'elle n'�tait pas vraiment favorable � cette option. �L'Espagne a toujours �t� prudente sur ce sujet car cela risque de provoquer une instabilit� g�n�ralis�e dans la zone euro, a soulign� Mme Salgado. Au cours du week-end, l'id�e de recourir � une solution impliquant, sur une p�riode limit�e dans le temps, un �d�faut partiel (ou s�lectif)� de la Gr�ce, a gagn� en vigueur, selon des diplomates. Elle pourrait prendre la forme d'un r��chelonnement de la dette du pays et/ou de son rachat partiel via, par exemple, le Fonds de secours financier de la zone euro. Cette option marquerait un revirement de la zone euro qui a jusqu'ici exclu un tel d�faut.