La chambre administrative de la Cour d'Alger, statuant en référé, a rendu lundi une ordonnance d'arrêt immédiat de la "grève ouverte" à laquelle a appelé le Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP). La veille, le SNPSP annonçait, dans un point de presse, qu'il maintenait son mot d'ordre de "grève ouverte, à compter de mardi, jusqu'à la satisfaction de sa plate-forme de revendications". Initialement fixée pour le 26 mai, "mais en raison de l'examen de sixième et pour ne pas léser les élèves et ne pas perturber le bon déroulement de l'épreuve, le SNPSP a reporté le début de la grève au mardi, 29 mai". Le SNPSP a, pour rappel, justifié l'appel à la grève par le refus du ministère de la Santé de "convenir d'une réunion de conciliation", tel que stipulé par la loi 90-02, "afin de trouver une solution aux revendications des praticiens". Le SNPSP avait, auparavant, déposé un préavis de grève déclarée "illégale" par le tribunal administratif. Pour les membres du syndicat, "le recours de la tutelle au dialogue par entité interposée, en l'occurrence la justice, nous oblige à aller vers la grève". La plate-forme des revendications porte, entre autres, sur le statut particulier des praticiens, "élaboré sans consulter les praticiens eux-mêmes", selon le syndicat. Les revendications concernent aussi la revalorisation des primes de garde qui sont actuellement de 680 DA pour le médecin généraliste et de 750 DA pour le médecin spécialiste. Ils ont, par ailleurs, jugé la nouvelle carte sanitaire du pays, présentée jeudi dernier au ministère de la Santé, de "décision hâtive, prise sans faire participer toutes les parties intéressées". Les centres de santé, assurent les 3/4 des programmes de santé publique et la transformation des centres de santé en polycliniques est, selon eux, "une aberration". Pour le SNPSP, la nouvelle carte sanitaire "est vouée à l'échec" en raison notamment de "l'insuffisance de personnel soignant et surtout de personnel qualifié, spécialistes, et paramédicaux".