Un appel à une grève de trois jours dans le secteur pétrolier au Nigeria à partir d'aujourd'hui, a été révoqué, avant-hier soir, par l'Union nationale des travailleurs du pétrole et du gaz naturel après une réunion avec des responsables de la compagnie Shell et du gouvernement. Le syndicat "suspend l'appel à la grève proposée pour aujourd'hui", a déclaré l'organisation dans un bref communiqué qui ne donne pas de détails sur le contenu des discussions. Le géant pétrolier anglo-néerlandais Royal Dutch Shell, premier exploitant d'hydrocarbures dans le pays, n'a pas voulu faire de déclaration. Le syndicat avait annoncé, vendredi ,une grève d'avertissement de trois jours pour protester contre "le manque de transparence" dans la cession de champs pétrolifères prévue par Royal Dutch Shell. L'Union des travailleurs du pétrole a demandé au gouvernement d'empêcher Shell Petroleum Development Company, une filiale du groupe anglo-néerlandais, de poursuivre la vente de plusieurs de ses champs pétrolifères dans le Delta du Niger, dans le sud du Nigeria. "Toutes les cessions de champs pétrolifères devraient être revues et arrêtées. Les ventes doivent être transparentes pour les Nigérians", avait insisté le président du syndicat, Igwe Achese. La compagnie avait rejeté ,vendredi ,dans un communiqué les accusations du syndicat, faisant valoir que l'opération de cessions n'était ni "illégale" ni "contraire aux intérêts des actionnaires". Selon des analystes, le groupe cherche à se défaire de ses parts dans quatre gisements pétroliers continentaux au Nigeria pour concentrer sa production sur le secteur offshore, moins exposé à des attaques de militants régionaux qui réclament un meilleur partage de la manne pétrolière. L'an dernier, Shell a produit une moyenne de 960 000 barils par jour, soit environ 21% de la production totale de pétrole et de gaz du Nigeria. Le Nigeria, 8e producteur mondial de pétrole, produit actuellement environ 2,4 millions de barils par jour.