Malgré que les positions démocrates et républicaines restaient pourtant très éloignées, les responsables de la Maison blanche et les leaders républicains tentaient, avant-hier, de convaincre le monde que les Etats-Unis sauraient éviter un défaut sur leur dette. Le secrétaire américain au Trésor Timothy Geithner a estimé impensable que les Etats-Unis ne remplissent pas leurs obligations en matière de dette et il s'est dit convaincu qu'un accord sur ce thème serait conclu. "La chose la plus importante est que nous supprimions cette menace de défaut du pays pour les 18 prochains mois", a déclaré Timothy Geithner. "Ce que les dirigeants savent est qu'il faut qu'ils se mettent d'accord sur quelque chose qui passe la chambre, passe le Sénat et que le président puisse accepter." Timothy Geithner a souligné que Barack Obama avait été en contact avec les responsables du Congrès samedi toute la journée. Les élus démocrates et républicains et la Maison blanche essaient de trouver un accord pour relever le plafond de la dette américaine, actuellement de 14.300 milliards de dollars, avant la date limite du 2 août. Selon lui, la proposition en deux temps du président républicain de la chambre des Représentants John Boehner, qui consiste à relever le plafond de la dette jusqu'à la fin 2011, pour le relever encore par la suite, ne dispose pas des voix nécessaires pour passer au Congrès et qu'elle n'est pas non plus acceptable pour la Maison blanche. "Ce que nous ne pouvons faire, parce que ce serait irresponsable, est de laisser la menace de défaut planer plus longtemps au-dessus de l'économie américaine", a souligné Timothy Geithner. Le secrétaire au Trésor a également indiqué que l'économie avait "beaucoup" ralenti au premier semestre mais que la croissance devrait s'améliorer au second. Il a estimé que le taux de chômage américain, était à plus de 9% de la population active en juin, se situait à un niveau beaucoup trop élevé. "Les dirigeants du Congrès ont dit sans équivoque pas seulement les démocrates, que nous remplirions nos obligations. Nous ne ferons pas défaut", a-t-il ajouté. Alors que les marchés asiatiques doivent ouvrir dans quelques heures, les responsables américains cherchaient toujours, avant-hier, une manière de relever la capacité d'emprunt des Etats-Unis, avant la date limite du 2 août. A cette date, le pays ne sera plus en mesure d'assurer le service de leur dette en l'absence d'une autorisation par le Congrès d'emprunter plus. Les leaders républicains voulaient que des progrès soient visibles lors de leur congrès, d'avant-hier, et avant l'ouverture des marchés en Asie, pour qu'un projet de loi soit présentable, pour hier. Le président républicain de la Chambre des représentants John Boehner a déclaré sur Fox News qu'il souhaitait présenter un accord bipartisan pour relever le plafond de la dette. QUESTION DE TEMPO "Le chemin préférable serait un accord bipartisan qui implique tous les dirigeants, mais il est trop tôt pour décider si cela est possible", a déclaré John Boehner. "Si ce n'est pas possible, moi et mes collègues républicains à la Chambre sommes prêts à bouger tous seuls. " Les républicains veulent que la Maison blanche accepte une importante baisse des dépenses publiques pour réduire le déficit ,avant d'approuver un relèvement du fardeau de la dette. Les démocrates insistent pour que les contribuables les plus riches participent à l'effort national,en acceptant de payer davantage d'impôt. Le secrétaire général de la Maison blanche Bill Daley a accusé les républicains de la Chambre d'intransigeance. Les responsables de l'exécutif font valoir que le président Barack Obama n'acceptera pas la proposition en deux temps présentée par John Boehner : d'abord relever le plafond de la dette jusqu'à fin 2011 et ensuite redemander un vote. Bill Daley estime qu'il est très important que le Congrès approuve un nouveau plafond pour la dette qui permettra au pays d'aller jusqu'en 2013 et donc de passer l'élection présidentielle de novembre 2012. Sur Fox, John Boehner a estimé que relever le plafond de la dette et mettre en oeuvre d'importantes réformes devrait être fait en deux temps. "Il y aura un processus en deux temps. Il n'est pas physiquement possible de tout faire en une seule fois", a-t-il dit. Les responsables de la Maison blanche soulignent que l'accord dit "la grande occasion" qui combinerait une augmentation du plafond de la dette avec un plan à dix ans pour réduire le déficit de 4.000 milliards de dollars - avec 800 milliards de nouvelles recettes et d'importantes réductions des dépenses - restait possible, malgré la décision prise par John Boehner vendredi de quitter la table des négociations avec la Maison blanche à ce sujet.