En raison des inquiétudes sur la situation économique et budgétaire de Chypre, l'agence de notation Standard and Poor's a, suivi l'exemple de Moody's et a à son tour, abaissé la note du pays, avant-hier. Standard and Poor's a fait passer la note à "BBB+" et l'a assortie d'une perspective négative suite aux effets à long terme qui pèsent sur l'économie Chypriote."En dépit des négociations en cours sur des mesures de consolidation budgétaire, nous estimons que le gouvernement va avoir de la peine à respecter son objectif d'un déficit budgétaire général de moins de 4% du produit intérieur brut en 2011 et de moins de 2% en 2012", souligne Standard and Poor's, ajoutant, que cela va aggraver le poids de la dette qui devrait être de 80% du PIB fin 2011. "Une telle augmentation de la dette va très vraisemblablement réduire la capacité du gouvernement à éventuellement soutenir les banques du pays qui à notre avis sont vulnérables à une restructuration potentielle de la dette grecque", souligne la même source, en indiquant, par ailleurs, que l'explosion de la centrale de Vasilikos va retirer des points de croissance en raison d'une consommation d'énergie plus faible et d'importations plus importantes. L'explosion d'une cargaison d'armes sur une base navale chypriote, le 11 juillet, a fait 13 morts et a détruit la principale centrale électrique du pays qui produisait 60% de l'électricité de la République Chypriote. Pr conséquent, une crise gouvernementale a été provoquée en raison du mécontentement de la population. Le gouvernement chypriote à démissionné jeudi suite à la demande du président Démétris Christofias. L'agence de notation S&P a souligné que le budget chypriote est passé, entre 2008 et 2010, d'un excédent de près de 1% du PIB à un déficit de 5,3% en raison en particulier des charges liées aux salaires du secteur public qui représentent à eux seuls 25% des dépenses de l'Etat. "Les perspectives de faire adopter par le parlement des réductions de salaires et avantages sociaux sont incertaines, en raison de l'influence des syndicats du secteur public", ajoute-t-on de même source. Cette dernière rappelle que les prêts des banques chypriotes à des clients grecs et leurs avoirs en obligations et en titres de dette émis par la Grèce représentent 160% du PIB chypriote et que les prêts des banques chypriotes et des filiales de banques étrangères, notamment russes et grecques, aux ménages et entreprises chypriotes représentent 280% du PIB. L'agence indique que "même si le système bancaire chypriote est à notre avis bien capitalisé, nous nous attendons à ce que ses pertes liées à son exposition à la dette de la Grèce et à celle des banques grecques puissent réduire leurs niveaux actuels de capitalisation" et ajoute, en outre, "nous ne prévoyons pas que le gouvernement chypriote ait besoin de recapitaliser les banques dans un avenir proche, mais les incertitudes liées à l'environnement extérieur augmentent les risques d'une telle éventualité".