La fondation Friedrich Ebert a réalisé une enquête touchant 446 associations en activité implantées dans 24 wilayas de l'est, centre, ouest et sud du pays. Cette enquête a fait l'objet d'une publication intitulée "Le phénomène associatif en Algérie" de M. Omar Derras. Cette démarche s'inscrit dans le cadre du "programme de coopération avec la société civile en Algérie", projet triennal financé par la Commission européenne. Le premier objectif de cette enquête est de "saisir la vitalité réelle des associations en Algérie et de préparer une banque de données fiable et crédible sur les associations locales et nationales pour la constitution d'un observatoire national sur les associations en Algérie". Il s'agit aussi de dégager une typologie et à l'affiner progressivement à travers des études et des recherches ultérieures sur l'espace associatif, pour en retracer les perspectives d'évolution et de développement. 43% des associations en Algérie sont à caractère social, 28% sont culturelles et 14% sportives. L'enquête note également que 32% des associations touchées par l'enquête mettent en exergue la problématique récurrente et constante du manque de moyens financiers. 20% d'entre elles souffrent du problème du local, et un peu moins des procédures et des lourdeurs bureaucratiques. Concernant l'historique du mouvement associatif algérien, l'auteur a indiqué qu'"après une brève euphorie associative (1990/1992), suivie d'un net refroidissement durant les années de violence et de terrorisme, nous assistons ces dernières années et plus précisément à partir de l'an 2000, à une décantation et à un second souffle de la participation et de la viabilité associative". Les atouts de l'espace associatif résident "incontestablement" dans la qualité de son encadrement et dans la diversité des domaines qu'il investit. La composante sociologique des dirigeants associatifs, la prédominance des niveaux académiques universitaires et des couches moyennes composées majoritairement de cadres supérieurs et d'une élite du secteur économique et du service public, sont les autres éléments mis en avant par l'auteur de l'enquête. Toutefois, l'enquête précise que ces atouts ne sont pas très bien exploités, à l'exception des associations nationales et de quelques associations locales qui font exception à la règle, comme les associations de défense du patrimoine, du développement durable, de la santé, très bien intégrées dans les circuits et les créneaux nationaux et internationaux. La même source estime que ce type d'association se trouve en général dans la capitale et les grandes villes du nord du pays et quelques-unes se transforment d'ailleurs en bureau d'expertise et de consultation pour faire l'intermédiaire entre les bailleurs de fonds, les ONG étrangères et les populations locales concernées. Les causes essentielles de la vulnérabilité de l'espace associatif sont, selon cette enquête, l'inadaptation de la législation en vigueur aux conditions de fonctionnement et de création des associations et le manque de moyens financiers ainsi que les aspects structurels, organisationnels et les pratiques managériales qui sont à l'oeuvre dans les associations. En outre, l'enquête a mis en exergue le manque de coopération et de collaboration entre les différentes associations.