Alors que les services des Douanes algériennes assurent que 30% seulement des conteneurs transitant par le port d'Alger sont soumis au contrôle par scanner, en raison du manque de ces appareils au niveau de cette enceinte portuaire, on enregistre, tout de même, le chiffre de 351 818 conteneurs traités au cours du premier semestre 2011. L'année passée, le nombre des conteneurs traités durant la même période était de 328 018. Ce qui veut dire que l'on enregistre, cette année une hausse de 7%. Selon l'Entreprise du port d'alger (Epal) sur 167 116 conteneurs traités 81.869 sont pleins alors que le reste des conteneurs est vide. Car envoyés pour être remplis à l'étranger de marchandises importées. Et justement, ce même nombre est également en hausse puisqu'il a atteint 32% par rapport à la même période de l'année 2010. Par contre, on apprend également que le groupe émirati, Dubaï Port World (DPW), chargé depuis 2008 de la gestion du terminal à conteneurs du port d'Alger, a traité 184 702 conteneurs, dont 92 962 pleins et 91 740 vides, soit une baisse de 8% par rapport aux six premiers mois de l'année 2010. Le tonnage global de la marchandise traité est de l'ordre de 2,74 millions de tonnes au premier semestre 2011 contre 2,51 millions de tonnes durant la même période 2010. L'Epal a traité 1,23 million de tonnes durant les six premiers mois de 2011 contre 978 539 tonnes par rapport à la même période de 2010, soit une évolution de 26%. Le groupe émirati a quant à lui traité 1,50 million de tonnes au premier semestre 2011 contre 1,54 million de tonnes au premier semestre de l'année 2010, en baisse de 2%. D'autre part, et selon la direction régionale des Douanes d'Alger, le port d'Alger contrôle par scanner, depuis plus d'une année, une moyenne de 150 à 220 conteneurs par jour sur environ les 600 ou 700 conteneurs traités par l'Entreprise portuaire d'Alger (Epall) et l'Emirati DP World.Le déficit flagrant dans les capacités de scanning fait que le taux de contrôle par ces appareils n'a jamais dépassé, même dans les périodes de pic, les 30% par jour. Et pour mieux saisir le contexte, il est très important de souligner que le plus grand port d'Algérie, d'où transite l'essentiel des marchandises importées par le pays, est doté d'un seul scanner appartenant à l'Epal. Mieux encore, le Dubaï Port World (DPW), ne dispose par de scanner ce qui rend encore plus compliquée la situation pour l'Epal dans sa tâche d'inspection. Il ne faut pas oublier aussi le cas des pannes fréquentes de ce scanner de haute technologie, mis en service depuis 2004.Ces pannes peuvent durer jusqu'à 2 jours selon l'Epal alors que certains évoquent 3 à 4 jours. Ce qui entraîne un retard dans le dédouanement des marchandises. Dans tous les cas, il ne faut pas imputer les lenteurs enregistrées dans certaines opérations de dédouanement des marchandises au seul délai nécessaire au passage au scanner, mais il faut savoir qu'elles sont aussi entraînées par les formalités douanières mal accomplies. "Il y a un nombre important de conteneurs qui passe au contrôle par scanner pour répondre à des soucis de sécurité et de lutte contre la fraude, mais en règle générale si toutes les formalités de dédouanement sont accomplies, l'importateur peut disposer de sa marchandise dans un délai de 48 heures, une fois que la visite de la marchandise et le contrôle documentaire accomplis", a indiqué la même source douanière. D'ailleurs, en parlant d'arrêt momentanée, il est utile de savoir, aussi, que des travaux réguliers d'entretien du scanner, nécessitent un arrêt de l'appareil pour une journée par semaine ou deux jours par mois, comme le soulignent les douanes. Il est évident que cette tâche n'est point celle des douanes dont la mission est d'assurer, en plus de sa mission fiscale, celle du contrôle des marchandises et la protection de l'économie. Par contre, l'équipement logistique du port d'Alger, notamment en appareils d'inspection, revient en réalités aux deux partenaires Epal et DPW. "Nous avons sensibilisé les deux entités (Epal et DPW) pour engager une réflexion afin d'acquérir d'autres scanners", a-t-on indiqué du côté des douanes. En attendant, la solution est venue des douanes qui ont pensé à acquérir des scanners mobiles qui renforceront, celui mis en service en 2009 et utilisé essentiellement en cas de besoin par les services de lutte contre la fraude lors des opérations d'investigations inopinées. La règle générale appliquée actuellement au niveau du port est de concilier le contrôle avec les facilitations douanière tout en accordant un passage prioritaire au scanner aux exportateurs et un traitement approprié aux opérateurs, qui présentent une garantie et une bonne moralité fiscale ", a-t-on souligné du côté douanier. Il est utile de préciser que le recours accru, dernièrement, par les douanes au scanner a été rendu, notamment, nécessaire par le besoin de renforcer le contrôle sur certaines marchandises en provenance de certains ports qui n'en disposent pas, comme le port de Marseille, d'où transitent environ 40% des importations algériennes. Enfin, l'application prochaine du statut de l'opérateur agréé, qui va soumettre les producteurs, à un contrôle à posteriori va aussi aider le port d'Alger à réorienter une partie considérable de ses capacités de scanning aux importateurs présumés frauduleux.