De plus en plus, il apparaît que l'économie de marché surprend par certains de ses côtés. Par conséquent, il se pose la question de l'évaluation financière exacte des entreprises privatisées pour n'avoir pas à donner l'impression d'un bradage. Inexpérience en la matière ? Excès de précipitation pour rendre réel le processus de privatisation ? L'excès est probablement opéré dans la perception selon laquelle il serait urgent d'entrer dans l'économie de marché, ou plutôt dans ce qui pourrait ressembler à de l'économie de marché alors que la sonnette d'alarme a été tirée par le secteur privé qui n'a pas dissimulé le fait que notre économie ne pourra pas résister au rouleau compresseur des multinationales et des grandes entreprises étrangères. Etions-nous prêts quand on avait signé l'accord d'association avec l'Union européenne qui avait impliqué le démantèlement tarifaire sans que des dispositions ne soient prises en compte pour compenser le déficit fiscal enregistré ? Aurait-il mieux valu d'abord subordonner notre entrée en économie de marché à l'achèvement de la mise à niveau de notre économie et donc de nos entreprises tous secteurs confondus comme le soulignaient nombre de gestionnaires ?Entre les pays en développement et les pays déjà développés, les différences s'exprimeraient par le fait que la technologie est disponible est maîtrisée d'un côté et par le niveau très faible de modernité industrielle d'un autre côté.Alors, lorsque les pays développés et les pays non développés se proposent d'entrer ensemble dans une zone de libre-échange, la question se pose réellement de savoir dans quel sens vont circuler les marchandises et dans quel sens vont circuler les capitaux tandis que le travail est interdit de circulation, du moins d'un sens vers l'autre. Le combat est inégal, les vainqueurs et les vaincus sont connus d'avance. Il n'y a même pas de suspens en la matière.Les pays développés n'évoquent pas ce genre de différences pour leur trouver des compensations.L'impression générale qui domine est que les pays performants recommandent aux autres, à nous autres, de suivre leur modèle de gestion, d'appliquer les mêmes critères de conduite de l'économie comme si, par miracle, toutes les différences vont s'estomper d'elles mêmes.