Les prix du pétrole hésitaient jeudi dernier en fin d'échanges européens, dans un marché fébrile tiraillé entre un vigoureux rebond des places boursières européennes et les inquiétudes toujours vives sur l'économie américaine et la crise des dettes en zone euro. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre s'échangeait à 106,35 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 33 cents par rapport à la clôture de mercredi. Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance cédait 3 cents, à 82,86 dollars. Les cours du baril perdaient du terrain, après avoir brièvement évolué en hausse à la faveur d'un net rebond des marchés boursiers. Au terme d'une séance en dents de scie, les places boursières européennes ont toutes clôturé sur de fortes hausses au lendemain d'un mercredi noir, profitant notamment d'une baisse plus forte qu'attendu des inscriptions hebdomadaires au chômage aux Etats-Unis. Mercredi, les cours du pétrole avaient pourtant ignoré la déconfiture des Bourses pour bondir de plus de 4 dollars à Londres et de plus de 3,50 dollars à New York, après une diminution spectaculaire des stocks de brut aux Etats-Unis. La santé de l'économie aux Etats-Unis continuait par ailleurs de préoccuper les opérateurs. L'Agence internationale de l'énergie (AIE) a de son côté prévenu mercredi que si le PIB mondial devait progresser autour de 3% au lieu des 4% prévus pour 2011/2012, cela "diminuerait la demande mondiale de 300.000 barils par jour en 2011 et de 1,3 millions de barils par jour en 2012". En revanche, la demande des marchés émergents devrait rester robuste. " La Chine , deuxième consommateur mondiale de pétrole, continue de se préparer à davantage d'interruptions de centrales électriques dans les mois qui viennent", ce qui laisse augurer une demande accrue de brut pour alimenter les générateurs, expliquaient les analystes. Pris dans la tourmente des marchés, les prix du pétrole avaient plongé violemment en début de semaine, le Brent tombant mardi à 98,74 dollars à Londres, son niveau le plus bas depuis le 8 février, tandis que le WTI descendait le même jour à 75,71 dollars, un plus bas depuis fin septembre 2010.