Le rôle des médias arabes dans les événements secouant certains pays de la région a été évoqué lors d'une conférence-débat sous le thème ''Médias et révolutions arabes'', organisée durant la nuit de vendredi à samedi à Alger au siège de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (LADDH).Dans son intervention, l'écrivain-journaliste Mustapha Hemici a relevé que les médias dans le monde arabe ''ont toujours été un prolongement du pouvoir en place'', signifiant que leur rôle n'a pas été ''déterminant dans ce qui est appelé les révolutions arabes''. Pour cet écrivain-journaliste, le ''monopole exercé par l'Etat sur les médias dans les pays arabes a encouragé la prolifération des réseaux sociaux sur la toile (Internet)'', soulignant que ''les révoltes arabes n'ont pas été l'œuvre des structures des systèmes politique ou social, comme les partis politiques ou les organisations issues de la société civile''. Toutefois, il a fait remarquer que les réseaux sociaux ''ne sont pas la base des révolutions arabes'', bien qu'ils permettent aux différents acteurs de ''rester en contact et d'échanger des informations''. Il a également relevé que grâce à l'image et à son audience, la télévision a ''influé'' sur les événements dans le monde arabe mais a-t-il fait observer, les réseaux sociaux comme face book et twiter ont eu un ''rôle d'agences d'information gérés par des correspondants anonymes relatant des faits en temps réels et repris, par recoupements, par les médias traditionnels''. Hemici a expliqué cet état de fait par la situation que connaissent certains pays arabes, considérant ''qu'il ne pourrait pas y avoir de liberté d'expression sans vie politique''. De son côté, Redouane Boudjemaa, enseignant à l'institut de journalisme, s'est attardé sur le concept de ''révolution'', laquelle signifie ''une rupture au sein d'une société'', a-t-il dit. Il a relevé qu'une révolution a besoin d'un guide. Cet enseignant à l'université d'Alger a expliqué que la ''crise de l'information ne peut pas être dissociée des crises politiques et économiques que connaissent les pays arabes'', soulignant que ''les sociétés les moins libres sont celles qui sont le moins informées''.