Pour les Algériennes, le permis de conduire n'est plus un luxe, elles sont de plus en plus nombreuses à postuler pour ce document faisant partie désormais des priorités des femmes tant actives qu'au foyer, comme en attestent les chiffres du ministère des Transports.Mme Belebouab Saida, directrice des transports urbain et routier au ministère des Transports, a précisé que 442 829 candidates, dont 50 % ont décroché ce fameux sésame, ont postulé en 2010 sur 1 584 720 candidats. La majorité des candidates. au permis de conduire ont moins de 30 ans, a-t-elle ajouté. Cet enthousiasme féminin pour le permis de conduire s'explique par la forte présence de la femme sur le marché de l'emploi surtout. Selon plusieurs responsables d'auto-écoles à Alger, la majorité des candidates sont âgées entre 18 et 40 ans, voire 50 ans et plus, alors que, dans un passé réseut, leur nombre était modeste. S'agissant du coût du permis de conduire, Mme Belebouab a souligné qu'il ne pouvait être arrêté à l'avance, il dépend de la durée de l'apprentissage et des capacités du candidat à assimiler, relevant que certains responsables d'auto-écoles avides de gain facile "profitent de la méconnaissance des citoyens et fixent au préalable un montant global basculant en général entre 28 000 et 30 000 DA". " Le candidat doit d'abord suivre une formation de 50 heures au minimum, entre cours théoriques et cours pratiques, sachant que le prix d'un cours d'une heure varie entre 150 et 170 DA ", a-t-elle indiqué. Elle a ajouté que la loi autorise les auto-écoles à dispenser des heures supplémentaires au candidat au cas où il n'atteindrait pas le niveau requis qui lui permettrait de passer l'examen du permis de conduire. Mme Belebouab a appelé les citoyens à être plus vigilants et à s'informer des lois en la matière en vue de préserver leurs droits. Le développement du système d'apprentissage de la conduite devrait réduire les accidents de la route La responsable a évoqué les mesures prises par la tutelle, depuis 2008, dans le cadre du développement du système d'apprentissage de la conduite dans le but de "réduire les accidents de la circulation" à l'origine de pertes matérielles et humaines. Le facteur humain est responsable de 90 % de ces accidents. Un nouveau programme national, distribué depuis 2008 aux 4 748 auto-écoles du pays, dont 450 à Alger, prévoit une augmentation de la durée de formation, des cours techniques et une initiation à certaines mesures à respecter, outre une préparation psychologique du candidat au permis de conduire. Avec l'accroissement des auto-écoles et des candidats au permis de conduire, le nombre d'examinateurs se révèle insuffisant, raison pour laquelle la tutelle a procédé à l'ouverture de 39 postes d'examinateurs depuis 2009, a souligné la même source. Les personnes aux besoinsspécifiques en quête d'auto-écoles pour leur prise en charge Les personnes aux besoins spécifiques peinent à trouver des auto-écoles spécialisées, dont le nombre est très réduit à travers le territoire national.11 auto-écoles spécialisées dans la formation de cette catégorie sont recensées à travers tout le territoire national, dont une seule à Alger. Peu de demandes d'autorisation pour l'ouverture de ce genre d'auto-écoles sont enregistrées en raison de la spécificité de la formation, outre la nécessité de se doter de véhicules aménagés, explique la directrice des transports urbain et routier. Des centres d'examen pour le permis de conduire Le ministère des Transports a procédé à la création de centres d'examen du permis de conduire répondant aux standards en vigueur dans les pays développés. Ces centres comprennent une salle d'examen pour le code de la route, qui se déroule actuellement dans les véhicules d'auto-écoles et un espace pour les épreuves pratiques répondant aux normes de sécurité. Des salles de repos, des cafétérias ainsi que toutes les commodités nécessaires au bien-être des candidats, des encadreurs et des examinateurs sont également prévus. Huit centres d'examen du permis de conduire sont opérationnels, dont un à Rouiba (Alger), a fait savoir Mme Belebouab. Dans le cadre de la généralisation de ce projet visant à combler le manque en matière d'espaces propres aux examens du permis de conduire, près de 40 nouveaux centres ouvriront leurs portes dès l'achèvement des travaux à Oum El Bouaghi, Bouira, Tamanrasset, Biskra et Alger (Chéraga, Draria, Zéralda et Beni Messous).