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Le permis de conduire coûtera 30.000 DA a partir de septembre
Les auto-écoles prises au piège
Publié dans Le Midi Libre le 25 - 05 - 2008

Ces dernières semaines, les auto-écoles vivent un branle-bas général. Et pour cause, depuis que les citoyens ont pris connaissance de la nouvelle circulaire relative à l'examen du permis de conduire, entrée en application au début de ce mois, ils se pressent en nombre devant les portes des auto-écoles avec l'espoir de décrocher le précieux permis avant que celui-ci n'atteigne la somme astronomique de 30.000 dinars.
Ces dernières semaines, les auto-écoles vivent un branle-bas général. Et pour cause, depuis que les citoyens ont pris connaissance de la nouvelle circulaire relative à l'examen du permis de conduire, entrée en application au début de ce mois, ils se pressent en nombre devant les portes des auto-écoles avec l'espoir de décrocher le précieux permis avant que celui-ci n'atteigne la somme astronomique de 30.000 dinars.
«Les gens sont effarés. Il y a quelques semaines, le permis était à 9.000 DA. Depuis le début de ce mois, nous étions obligés d'augmenter le prix suite à la nouvelle loi que vient de nous imposer le ministère des Transports. Aujourd'hui, pour avoir son permis, il faut débourser au moins 17.000 DA, voire 20.000 DA dans certaines auto-écoles. D'ici septembre, il atteindra les 30.000 dinars ! », explique aâmi Mouh, gérant de l'une des plus anciennes auto-écoles à Birtouta. « Ce n'est pas de notre faute si les choses ont changé de cette manière. Le ministère des Transports a imposé, sans même nous consulter, des mesures qui ne seront que préjudiciables pour les candidats », poursuit plus loin notre interlocuteur.
Le permis à 30.000 DA
«C'est incroyable, il y a quelques semaines, mon frère a passé le permis à peine 9.000 DA. Et moi, en voulant le passer, on me dit que la réglementation a changé et de ce fait je dois patienter pendant au moins 4 mois. Pis encore, je dois payer 18.000 DA. C'est fou comment les choses peuvent changer dans ce pays », nous confie Malik, 20 ans, qui s'impatiente de décrocher le précieux sésame.
« J'aurais du passer mon permis bien avant. Maintenant, je ne dois pas perdre du temps. On me dit que d'ici septembre il passera à 30.000 DA ! Ce que je ne comprends pas, c'est que dans d'autres wilayas, rien n'a changé. Les tarifs et les délais restent les mêmes. On dit que la nouvelle réglementation a été appliquée d'abord dans la wilaya d'Alger. Bref, quoi qu'il arrive, je dois avoir ce foutu permis avant que cela s'empire », témoigne Hamza, 21 ans, qui n'hésite pas à nous faire part de son désarroi par rapport les examens du permis de conduire.
Force est de constater que ce sentiment est partagé par un grand nombre de nos citoyens qui, aujourd'hui, se rue vers toutes les auto-écoles de la capitale et ses environs pour déposer leur dossier de candidature. Les auto-écoles de la capitale n'arrivent pas à répondre à toutes les demandes. « En ce moment, j'affiche complet. Il ne reste plus aucune place. Pour la première fois, j'ai dû refuser des dossiers en demandant à des citoyens de repasser dans un mois ou deux. Avec les nouvelles mesures, on ne peut pas faire autrement», affirme Nourredine, gérant d'une auto-école à Birkhadem.
Il faut savoir à ce sujet que la nouvelle loi portant sur les établissements de formation et les candidats au permis de conduire, conçue par les services de la sécurité routière du ministère des Transports, ne fait pas que des heureux.
Si les services de la sécurité routière auprès du ministère des Transports estiment que l'objectif recherché à travers cette circulaire est d'améliorer la qualité de formation des futurs conducteurs, les propriétaires des auto-écoles, eux, la qualifient de «déformation».
Les auto-écoles dans le collimateur
Ainsi, le nouveau texte impose au candidat d'effectuer l'examen dit de manœuvre sans la présence de l'examinateur. Autre nouveauté, la durée qui séparait deux examens a été revue puisqu'elle passe désormais de 15 à 30 jours. Le nouveau texte réduit également le nombre de candidats à accueillir par une auto-école pendant un mois et encadrés par un moniteur qui a, à sa disposition, un véhicule aménagé à cette fin. Le nombre est ramené dès lors de 15 à 10 candidats. Par ailleurs, le ministère a demandé l'augmentation du volume des cours qui doit passer de 15 à 25 heures. Ce qui est amène donc le prix du permis à connaître de substantielles augmentations.
Cependant, en réponse à ces nouvelles mesures, les 4.700 autos-écoles affiliées à l'UGCAA menacent de débrayer au cours de cette semaine au cas où la tutelle ne prendrait pas en compte leurs revendications contenues dans la plate-forme déposée lundi dernier au niveau de la direction centrale de la circulation routière du ministère des Transports.
Selon plusieurs enquêtes, les permis de conduire sont «distribués» sans aucun souci des normes. Le malheur, c'est que nul ne se hasarderait à remettre en cause un tel constat. Et comme le signal est au rouge avec plus de 39.000 accidents en 2007 sur l'ensemble du territoire national, les pouvoirs publics semblent vouloir accorder la priorité à la prévention. Le ministère des Transports compte dès lors réglementer la circulation en révisant la loi régissant les auto-écoles qui sont appelées à se moderniser, avec de nouvelles méthodes d'enseignement basées sur l'informatique.
Cette perspective semble être l'unique moyen qui permettra d'élaborer une stratégie nationale efficace et efficiente pour venir à bout du «terrorisme routier». A cet égard, les chiffres sont éloquents et témoignent à eux seuls de la responsabilité du citoyen dans l'hécatombe routière qui a causé l'année dernière pas moins de 4.177 décès et plus de 61.000 blessés dont certains seront à jamais des handicapés.
Sur ce volet, il faut savoir que le facteur humain est à la source de 90,08 % de ces drames. Le citoyen, notamment le conducteur en est le principal responsable. Cet amer constat dressé par des spécialistes nous renvoie à une autre terrible réalité : de nombreux candidats obtiennent le fameux document sans le mériter réellement. Pour les observateurs les plus avertis, il n'y a qu'une seule explication : des gérants d'auto-écoles sont irresponsables autant que les postulants qui acceptent de mettre en péril leur vie et celle des autres en circulant avec un document de complaisance. Dans les cafés ou dans les bus, les citoyens l'abordent de manière récurrente dès qu'ils constatent une erreur dans la conduite. «Ils délivrent les permis de conduire au premier venu. Il est tout à fait logique qu'on assiste à un tel nombre d'accidents et de morts sur nos routes», s'écrient aujourd'hui nos citoyens, inquiets, sur le ton de l'alerte. En posant la question aux responsables des auto-écoles, on s'aperçoit que cette pratique existe bel et bien. Même dans les établissements étroits où sont donnés des cours de conduite, on ne se gêne pas à parler de la «contrefaçon» exercée dans les examens du permis de conduire. Un moniteur nous déclare que des gens viennent le demander sans aucune gêne. Il affirme que ces derniers vont droit au but en posant directement la question : «A quel prix vous cédez le permis de conduire ?»
Une bonne formation pour limiter le drame
Pour remédier à cette situation absurde, les autorités publiques comptent initier dans les prochains mois la «réforme» des auto-écoles. Dans son volet pédagogique, celle-ci consiste à informatiser les modes d'enseignement et d'évaluation. Ainsi, les connaissances des candidats seront évaluées sur la base de nouveaux barèmes intégrés contenus dans un logiciel. Une adaptation des circuits est également prévue. Le but recherché à travers ces nouveautés est d'arriver à instaurer un examen objectif, ardu et surtout valorisé.
«Une bonne formation limite les erreurs», a laissé entendre M. Messaoud Nacer, sous-directeur de la circulation routière au ministère des Transports, qui estime que l'examen du permis de conduire a été fortement dévalorisé et qu'il est urgent de lui redonner sa valeur en enrichissant le contenu pédagogique de la formation et les outils des examens. Ce haut responsable a souligné à maintes reprises la nécessité de voir les candidats formés de façon appropriée car les lois ne suffisent pas pour atteindre l'objectif visé. L'efficacité d'une loi vaut plus par sa marge d'application que par l'étendue de ce qu'elle a de coercitif. C'est pourquoi la sous-direction de la circulation routière compte faire appel à des psychologues et d'autres spécialistes du domaine. Leur savoir faire sera aussi pris en compte dans l'élaboration du contenu pédagogique. «Le comportement au volant doit changer. Il y a l'agressivité et l'incivisme chronique des conducteurs», note à ce sujet Messaoud Nacer.
Soulignons enfin que le nouveau texte n'a pas oublié les handicapés conducteurs. Le texte va fixer la liste des maladies incompatibles avec l'obtention du permis et son maintien. La nature des maladies incompatibles et celles compatibles sera définie en collaboration entre le ministère des Transports et celui de la Santé.
Par ailleurs, la mise en application de cette refonte sera accompagnée par la création d'un centre national du permis de conduire. Attendue pour le premier semestre de l'année en cours, la nouvelle structure aura deux missions à accomplir, selon les récentes déclarations de M. Merdjaoui Nouredine, chef d'étude au ministère des Transports. Le Centre national des permis de conduire établira le fichier national et suivra le cycle de formation des formateurs. Mais cela suffira-t-il pour mettre un terme aux drames routiers qui se font quotidiens dans notre pays ? Seul l'avenir nous le dira. En attendant, le rush sur les auto-écoles n'est pas près de cesser…
«Les gens sont effarés. Il y a quelques semaines, le permis était à 9.000 DA. Depuis le début de ce mois, nous étions obligés d'augmenter le prix suite à la nouvelle loi que vient de nous imposer le ministère des Transports. Aujourd'hui, pour avoir son permis, il faut débourser au moins 17.000 DA, voire 20.000 DA dans certaines auto-écoles. D'ici septembre, il atteindra les 30.000 dinars ! », explique aâmi Mouh, gérant de l'une des plus anciennes auto-écoles à Birtouta. « Ce n'est pas de notre faute si les choses ont changé de cette manière. Le ministère des Transports a imposé, sans même nous consulter, des mesures qui ne seront que préjudiciables pour les candidats », poursuit plus loin notre interlocuteur.
Le permis à 30.000 DA
«C'est incroyable, il y a quelques semaines, mon frère a passé le permis à peine 9.000 DA. Et moi, en voulant le passer, on me dit que la réglementation a changé et de ce fait je dois patienter pendant au moins 4 mois. Pis encore, je dois payer 18.000 DA. C'est fou comment les choses peuvent changer dans ce pays », nous confie Malik, 20 ans, qui s'impatiente de décrocher le précieux sésame.
« J'aurais du passer mon permis bien avant. Maintenant, je ne dois pas perdre du temps. On me dit que d'ici septembre il passera à 30.000 DA ! Ce que je ne comprends pas, c'est que dans d'autres wilayas, rien n'a changé. Les tarifs et les délais restent les mêmes. On dit que la nouvelle réglementation a été appliquée d'abord dans la wilaya d'Alger. Bref, quoi qu'il arrive, je dois avoir ce foutu permis avant que cela s'empire », témoigne Hamza, 21 ans, qui n'hésite pas à nous faire part de son désarroi par rapport les examens du permis de conduire.
Force est de constater que ce sentiment est partagé par un grand nombre de nos citoyens qui, aujourd'hui, se rue vers toutes les auto-écoles de la capitale et ses environs pour déposer leur dossier de candidature. Les auto-écoles de la capitale n'arrivent pas à répondre à toutes les demandes. « En ce moment, j'affiche complet. Il ne reste plus aucune place. Pour la première fois, j'ai dû refuser des dossiers en demandant à des citoyens de repasser dans un mois ou deux. Avec les nouvelles mesures, on ne peut pas faire autrement», affirme Nourredine, gérant d'une auto-école à Birkhadem.
Il faut savoir à ce sujet que la nouvelle loi portant sur les établissements de formation et les candidats au permis de conduire, conçue par les services de la sécurité routière du ministère des Transports, ne fait pas que des heureux.
Si les services de la sécurité routière auprès du ministère des Transports estiment que l'objectif recherché à travers cette circulaire est d'améliorer la qualité de formation des futurs conducteurs, les propriétaires des auto-écoles, eux, la qualifient de «déformation».
Les auto-écoles dans le collimateur
Ainsi, le nouveau texte impose au candidat d'effectuer l'examen dit de manœuvre sans la présence de l'examinateur. Autre nouveauté, la durée qui séparait deux examens a été revue puisqu'elle passe désormais de 15 à 30 jours. Le nouveau texte réduit également le nombre de candidats à accueillir par une auto-école pendant un mois et encadrés par un moniteur qui a, à sa disposition, un véhicule aménagé à cette fin. Le nombre est ramené dès lors de 15 à 10 candidats. Par ailleurs, le ministère a demandé l'augmentation du volume des cours qui doit passer de 15 à 25 heures. Ce qui est amène donc le prix du permis à connaître de substantielles augmentations.
Cependant, en réponse à ces nouvelles mesures, les 4.700 autos-écoles affiliées à l'UGCAA menacent de débrayer au cours de cette semaine au cas où la tutelle ne prendrait pas en compte leurs revendications contenues dans la plate-forme déposée lundi dernier au niveau de la direction centrale de la circulation routière du ministère des Transports.
Selon plusieurs enquêtes, les permis de conduire sont «distribués» sans aucun souci des normes. Le malheur, c'est que nul ne se hasarderait à remettre en cause un tel constat. Et comme le signal est au rouge avec plus de 39.000 accidents en 2007 sur l'ensemble du territoire national, les pouvoirs publics semblent vouloir accorder la priorité à la prévention. Le ministère des Transports compte dès lors réglementer la circulation en révisant la loi régissant les auto-écoles qui sont appelées à se moderniser, avec de nouvelles méthodes d'enseignement basées sur l'informatique.
Cette perspective semble être l'unique moyen qui permettra d'élaborer une stratégie nationale efficace et efficiente pour venir à bout du «terrorisme routier». A cet égard, les chiffres sont éloquents et témoignent à eux seuls de la responsabilité du citoyen dans l'hécatombe routière qui a causé l'année dernière pas moins de 4.177 décès et plus de 61.000 blessés dont certains seront à jamais des handicapés.
Sur ce volet, il faut savoir que le facteur humain est à la source de 90,08 % de ces drames. Le citoyen, notamment le conducteur en est le principal responsable. Cet amer constat dressé par des spécialistes nous renvoie à une autre terrible réalité : de nombreux candidats obtiennent le fameux document sans le mériter réellement. Pour les observateurs les plus avertis, il n'y a qu'une seule explication : des gérants d'auto-écoles sont irresponsables autant que les postulants qui acceptent de mettre en péril leur vie et celle des autres en circulant avec un document de complaisance. Dans les cafés ou dans les bus, les citoyens l'abordent de manière récurrente dès qu'ils constatent une erreur dans la conduite. «Ils délivrent les permis de conduire au premier venu. Il est tout à fait logique qu'on assiste à un tel nombre d'accidents et de morts sur nos routes», s'écrient aujourd'hui nos citoyens, inquiets, sur le ton de l'alerte. En posant la question aux responsables des auto-écoles, on s'aperçoit que cette pratique existe bel et bien. Même dans les établissements étroits où sont donnés des cours de conduite, on ne se gêne pas à parler de la «contrefaçon» exercée dans les examens du permis de conduire. Un moniteur nous déclare que des gens viennent le demander sans aucune gêne. Il affirme que ces derniers vont droit au but en posant directement la question : «A quel prix vous cédez le permis de conduire ?»
Une bonne formation pour limiter le drame
Pour remédier à cette situation absurde, les autorités publiques comptent initier dans les prochains mois la «réforme» des auto-écoles. Dans son volet pédagogique, celle-ci consiste à informatiser les modes d'enseignement et d'évaluation. Ainsi, les connaissances des candidats seront évaluées sur la base de nouveaux barèmes intégrés contenus dans un logiciel. Une adaptation des circuits est également prévue. Le but recherché à travers ces nouveautés est d'arriver à instaurer un examen objectif, ardu et surtout valorisé.
«Une bonne formation limite les erreurs», a laissé entendre M. Messaoud Nacer, sous-directeur de la circulation routière au ministère des Transports, qui estime que l'examen du permis de conduire a été fortement dévalorisé et qu'il est urgent de lui redonner sa valeur en enrichissant le contenu pédagogique de la formation et les outils des examens. Ce haut responsable a souligné à maintes reprises la nécessité de voir les candidats formés de façon appropriée car les lois ne suffisent pas pour atteindre l'objectif visé. L'efficacité d'une loi vaut plus par sa marge d'application que par l'étendue de ce qu'elle a de coercitif. C'est pourquoi la sous-direction de la circulation routière compte faire appel à des psychologues et d'autres spécialistes du domaine. Leur savoir faire sera aussi pris en compte dans l'élaboration du contenu pédagogique. «Le comportement au volant doit changer. Il y a l'agressivité et l'incivisme chronique des conducteurs», note à ce sujet Messaoud Nacer.
Soulignons enfin que le nouveau texte n'a pas oublié les handicapés conducteurs. Le texte va fixer la liste des maladies incompatibles avec l'obtention du permis et son maintien. La nature des maladies incompatibles et celles compatibles sera définie en collaboration entre le ministère des Transports et celui de la Santé.
Par ailleurs, la mise en application de cette refonte sera accompagnée par la création d'un centre national du permis de conduire. Attendue pour le premier semestre de l'année en cours, la nouvelle structure aura deux missions à accomplir, selon les récentes déclarations de M. Merdjaoui Nouredine, chef d'étude au ministère des Transports. Le Centre national des permis de conduire établira le fichier national et suivra le cycle de formation des formateurs. Mais cela suffira-t-il pour mettre un terme aux drames routiers qui se font quotidiens dans notre pays ? Seul l'avenir nous le dira. En attendant, le rush sur les auto-écoles n'est pas près de cesser…


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