Dans le cadre des auditions annuelles qu'il dirige sur les activités des différents départements ministériels, Monsieur Abdelaziz Bouteflika, président de la République, a présidé, le 14 août 2011, une réunion restreinte d'évaluation consacrée au secteur de l'agriculture et du développement rural. Le ministre de l'Agriculture et du Développement rural a présenté, à cette occasion, un exposé relatif aux grandes actions qui ont marqué le secteur au cours de l'année 2010 et mis en exergue les tendances de l'évolution du secteur agricole durant la période 2000-2010 et à l'horizon 2014. Il s'agit de : L'évolution du règlement structurel de la question du foncier agricole dans le cadre d'une approche globale et cohérente, traitant à la fois des terres du domaine privé de l'état, des terres privées et des terres forestières, ainsi que des modes de leur utilisation, la plus rationnelle et la plus sécurisante. L'opération de reconversion de droit de jouissance en droit de concession se déroule dans de bonnes conditions. La mise en place du système de régulation des produits agricoles de large consommation, qui a nécessité le développement de nouvelles capacités d'observation des filières et la mise en cohérence d'un faisceau de mesures de différentes natures permettant non seulement la protection des revenus des agriculteurs et des éleveurs, mais aussi la constitution des stocks d'intervention aux fins de stabilisation des marchés. L'adaptation de la politique de financement bancaire et de soutien a porté, notamment sur : le renforcement du financement bancaire réalisé à travers la mise en place de produits financiers adaptés et incitatifs destinés à accompagner les agriculteurs et les éleveurs dans la mise en œuvre de leurs projets de campagne, d'exploitation et d'investissement, de nouveaux produits bonifiés lancés sont le crédit Rfig, le crédit Ettahadi, et le crédit fédératif. L'adaptation de la politique de soutien direct qui est dédié à la politique de l'équipement et à la modernisation des exploitations nouvellement créées, au renforcement des capacités de production, notamment de celles qui existent et aux entreprises économiques qui concourent à l'intensification, la transformation, la valorisation et la régulation des produits agricoles et d'élevages. Le renforcement des capacités humaines et l'appui technique aux producteurs : la mise en oeuvre de toutes les mesures inscrites au titre du renouveau agricole et rural, la libération et l'encouragement des initiatives, ont mis en exergue toute l'importance du programme de renforcement des capacités humaines et de l'assistance technique lancé en octobre 2010. La protection de l'environnement, constituant un axe central de la politique de Renouveau rural, un intérêt particulier a été accordé à la protection, au développement et à la valorisation des ressources naturelles (sols, eau, ressources génétiques) ainsi qu'a l'extension de la base productive à travers cinq programmes : la lutte contre la désertification, le traitement des bassins versants, l'appui à la mise en valeur des périmètres agricoles, la gestion et l'extension du patrimoine forestier et la conservation des écosystèmes naturels. L'analyse tendancielle indique un accroissement régulier de la production nationale pendant les dix dernières années. La production agricole durant la campagne a permis de confirmer la relance de la croissance des productions agricoles. Alors qu'en 2009 la forte croissance enregistrée avait été tirée principalement par la production exceptionnelle des céréales, celle de 2010 (plus de 6%) l'a été par les résultats obtenus dans les maraîchages, l'arboriculture, le lait, les viandes et les légumes secs. Pour l'année en cours, les prévisions de croissance se situent à 7,7%. Par ailleurs, la politique de renouveau rural menée dans les collectivités locales autour de quatre programmes intégrés- la modernisation des villages et ksours, la diversification des activités économiques en milieu rural, la protection et la valorisation des ressources naturelles, et du patrimoine rural matériel et immatériel-, a permis l'émergence d'un développement participatif. Au terme de l'évaluation du secteur, le Président de la République a indiqué que ''les résultats obtenus dans les différentes filières de large consommation sont encourageants et dénotent qu'il existe des marges importantes de progrès et des réserves de productivité à valoriser''. Ces résultats "doivent être consolidés par un recours plus large et plus soutenu, notamment, aux techniques modernes d'irrigation et d'exploitation'', a ajouté le chef de l'Etat, soulignant que "la diffusion du savoir et du savoir-faire scientifiques et techniques, la formation et la vulgarisation permettront de relever efficacement le défi majeur que constituent des rendements et des productions durablement élevés". Le président de la République a souligné par ailleurs l'impact positif des mesures mises en oeuvre dans le cadre du système de régulation des produits agricoles de large consommation. Il a appelé le gouvernement à persévérer dans ce sens, à consolider ce dispositif et à élargir son application à tous les produits agricoles et agroalimentaires de large consommation. Le chef de l'Etat a également insisté sur "la poursuite de la construction et de la consolidation des espaces interprofessionnels de concertation, de coordination, d'entraide et de mutualisation qui contribuent à une meilleure prise en charge des préoccupations du monde agricole et rural et à son ouverture sur les autres métiers notamment industriel et sur la technologie et la modernité". Le président de la République a affirmé que "les pouvoirs publics resteront attentifs à un développement harmonieux et équilibré des espaces ruraux ainsi qu'a l'amélioration des conditions de vie des populations rurales", et a appelé les élus et les collectivités locales à agir pour une plus grande mise en synergie et une intégration des moyens, des efforts à la base et des ressources financières mobilisées pour un développement durable au bénéfice des populations rurales et des générations futures. En outre, le président de la République a souligné la nécessité de renforcer l'encadrement de l'activité agricole en compétences requises, notamment les techniciens et ingénieurs agronomes. Le chef de l'Etat, a enfin appelé tous les acteurs qui opèrent dans les secteurs agricole, de l'élevage et des industries agroalimentaires à renforcer leur engagement dans le programme du renouveau agricole, aujourd'hui plus que par le passé et ce aux fins d'un accroissement significatif de la production nationale, d'une réduction des importations et, partant, contribuer à relever le défi de la sécurité alimentaire.