Le président de la République de Hongrie, M. Laszlo Solyom, est arrivé, hier à Alger, pour une visite officielle de trois jours, à l'invitation du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika. Une visite qui s'inscrit dans le cadre du renforcement du dialogue entre les deux pays, instauré à la suite de la signature, en 1996 à Budapest, du protocole de coopération en matière de concertation et de consultations politiques. C'est ainsi que le président hongrois a eu à s'entretenir, hier, avec le président Bouteflika. L'hôte de l'Algérie a, d'ailleurs, indiqué à la suite de cet entretien que le temps est venu pour que les deux pays "consolident leurs relations traditionnelles", avant d'ajouter que puisque cette rencontre est la première entre les deux présidents, " nous accordons une plus grande importance à cette rencontre qui prouve que le niveau de nos relations bilatérales est à présent au sommet". M. Laszlo Solyoma a aussi indiqué avoir évoqué avec le président Bouteflika l'histoire "qui a permis à nos deux pays de se libérer de l'occupation étrangère", tout en affirmant que son pays a l'intention de "tourner son regard, en tant que pays appartenant à l'Union européenne, vers le Bassin méditerranéen". Dans ce contexte, le chef d'Etat hongrois a évoqué les différents accords qui devraient être signés au cours de sa visite. "Nous sommes tombés d'accord pour la signature d'un accord sur la constitution d'une commission mixte et nous avons passé en revue différentes questions économiques au sujet desquelles des mesures concrètes doivent être prises", a-t-il indiqué. Se faisant plus précis, le président Solyom a fait savoir qu'un "accord culturel et un autre dans le domaine de la sécurité et de la police seront signés prochainement entre les deux pays". Des questions relevant de l'agriculture ont été également abordées lors de ces entretiens, a-t-il précisé, faisant remarquer que la coopération dans ce domaine "pourrait être particulièrement fructueuse". A cette occasion, le président hongrois a mis en exergue les potentialités de son pays en matière d'industrie et de l'environnement et qui englobent, a-t-il dit, l'eau potable, l'amélioration du sol et la gestion des déchets. En matière de politique étrangère, les deux présidents ont eu à examiner la situation au Moyen-Orient, en Irak, en Afghanistan ainsi que des questions des conflits en Afrique. "Nous nous sommes, en outre, intéressés à l'initiative de l'Algérie, du Nigeria et de l'Afrique du Sud (Nepad) visant le développement du continent africain", a-t-il relevé, ajoutant : "nous avons évoqué aussi la question des droits de l'homme et (...) quand on parle de droits de l'homme, il est évident que les droits économiques et sociaux sont particulièrement importants en Afrique". Le président de la République a affirmé, lors d'un toast à l'occasion du déjeuner officiel offert en l'honneur du président de la République de Hongrie, qu'il attachait beaucoup d'importance à l'évolution de l'espace euro-méditerranéen. " J'ai beaucoup apprécié les discussions que nous avons eues, aujourd'hui, et au cours desquelles il nous a été permis d'approfondir notre dialogue politique et de nous concerter sur les questions régionales et internationales auxquelles nous attachons le plus grand intérêt. Qu'il s'agisse de la satisfaction des droits nationaux inaliénables du peuple palestinien, de la restauration de la paix et de la sécurité en Irak, de l'application du droit du peuple du Sahara Occidental à l'autodétermination ou de la solution des problèmes de l'Afrique. Nos échanges ont montré notre attachement commun à la légalité internationale, dont le respect par tous les membres de la Communauté internationale est seul susceptible de garantir la paix et la sécurité mondiales. Nous partageons les mêmes analyses sur l'évolution de l'espace euro-méditerranéen dans lequel il nous sera possible de développer un partenariat rénové, où chacun de nos pays trouvera son intérêt et le moyen d'élargir les horizons de son action internationale ", dira-t-il. Le président de la République a aussi estimé que "la consolidation du dialogue et de la concertation sur toutes les questions d'intérêt commun et dans les domaines du développement de la coopération bilatérale représente une orientation fondamentale de nos relations avec la Hongrie ". Tout en mettant en exergue le fait que l'Algérie est un " partenaire dynamique, économiquement attractif et politiquement stable, qui ambitionne de développer la coopération internationale la plus large possible et offre des opportunités particulièrement intéressantes d'investissement et de partenariat ", le président de la République s'est dit convaincu que les accords bilatéraux qui seront signés donneront " de solides fondations à la coopération algéro-hongroise qui devra atteindre le même niveau d'excellence que nos relations politiques.