Elu jeudi dernier par une écrasante majorité au perchoir de l'APN, M. Abdelaziz Ziari, a fait, hier, sa première sortie médiatique sur les ondes de la Radio nationale. Il faut dire qu'au cours de l'allocution qu'il a prononcée, jeudi, juste après son élection, M. Ziari s'est dit prêt à œuvrer, sans relâche, à consolider les mécanismes efficaces et préserver les acquis réalisés depuis des années en matière de respect de l'avis de l'autre, rappelant que chaque député au Parlement "œuvre à la promotion de la société, la consécration de l'intérêt général et la défense de la souveraineté nationale". Des engagements que M. Ziari a réitérés, hier, à la radio Chaîne III en affirmant avec force que l'hémicycle n'est pas un lieu de confrontation, mais un lieu de débats, d'idées et de propositions. "Il y a une majorité, et une opposition ainsi que des oppositions, et chacun est libre de faire entendre sa voie, et de faire entendre ses propositions", dira-t-il d'emblée. M. Ziari rappellera qu'une assemblée est faite pour soutenir, par sa majorité, l'action d'un gouvernement et ce n'est pas pour s'opposer à cette action. Le nouveau président de la première chambre parlementaire estime que l'ouverture du débat démocratique au sein de l'APN, dépend de la qualité et de la volonté des différents députés à qui il appartient de porter ce débat à un haut niveau. Il croit que cette ouverture démocratique n'est liée à aucune entrave de la part de l'exécutif. "C'est une évolution qui se fait dans un système pluraliste récent dans un sens positif. Il ne faut surtout pas attendre que l'APN soit un lieu de confrontation. Elle n'est pas faite pour cela. Dans tous les pays, il y a une majorité stable", affirmera-t-il encore. Le nouveau président de l'APN pense qu'une majorité stable est là pour contrecarrer ceux qui cherchent la confrontation et l'opposition. "Je ne souhaite pas que ce soit le cas", dira-t-il, avant d'affirmer que l'opposition a "le droit de s'exprimer, l'Assemblée nationale est le lieu où on expose ses idées devant le citoyen. Il appartient à la majorité de trancher, mais la majorité doit écouter l'opposition. Le système démocratique en Algérie a besoin de la consolidation de ce principe".Le professeur Ziari évoquera la mission de contrôle de l'Assemblée, en estimant qu'il faut se référer aux règles universelles. "Une assemblée est là pour légiférer, pour contrôler l'action gouvernementale à l'échelle nationale", dira-t-il, avant d'ajouter qu'"il faut clarifier la relation des députés avec les électeurs. Les préoccupations des citoyens doivent être prises en charge par les élus pour pouvoir faire des propositions auprès du pouvoir exécutif ou local sans qu'il y ait interférence entre les deux missions". A son avis, le processus démocratique est appelé à se renforcer avec la pratique, de la façon dont il est compris par les uns et les autres. "Nous devons instaurer ce débat dans la sérénité. Et il n'y a pas de raison qu'il y ait des affrontements surtout qu'à l'intérieur de l'APN le rapport de force est assuré. Ce rapport de force, c'est la population qui l'a voulu. Une population qui cherche la stabilité à travers une large majorité, à savoir l'alliance présidentielle, et nous n'avons pas le droit d'aller à l'encontre des vœux de cette population", dira-t-il encore. M. Ziari s'est dit, enfin, préoccupé par le chômage des jeunes. "Toute notre action, tous nos efforts et ceux de l'exécutif convergeront pour atténuer ce fléau dans les meilleurs délais", conclura-t-il.