Le géant pétrolier anglo-néerlandais Shell a annoncé avoir mis fin, avant-hier, à la fuite de pétrole qui s'échappait depuis la semaine dernière d'une de ses installations en mer du Nord, au large de l'Ecosse, le pire épisode de pollution pétrolière en eaux britanniques depuis 10 ans. Avant-hier, "des plongeurs de Shell ont fermé la soupape dont du pétrole s'échappait au rythme de moins d'un baril par jour (soit moins de 160 litres, ndlr)", a expliqué le groupe dans un communiqué, ajoutant que l'oléoduc à l'origine de cette fuite allait être surveillé, afin de s'assurer que cette valve reste bien scellée. De plus, Shell projette de vidanger les centaines de tonnes de pétrole encore contenues dans cet oléoduc, relié à la plateforme Gannet Alpha qu'il exploite à 180 km au large d'Aberdeen (est de l'Ecosse). Shell a ajouté qu'une nappe résiduelle d'hydrocarbures d'une superficie totale de 6,7 km2 (représentant environ 3,6 tonnes de pétrole brut), flottait encore à la surface, d'après un relevé des gardes-côtes. Mais le groupe a affirmé à plusieurs reprises que le pétrole ne devrait pas atteindre les côtes écossaises, et que cette nappe résiduelle allait se désagréger sous l'action des éléments, et il assure avoir déployé "en cas de besoin" trois bateaux équipés de produits dispersants. Shell affirme par ailleurs, dans son communiqué, que cet incident n'a "pas eu d'impact significatif sur l'environnement", y compris les oiseaux de mer. Selon un décompte du groupe, environ 218 tonnes de pétrole se sont écoulées dans la mer du Nord en raison de cette fuite, qui avait été détectée le 10 août. Le groupe avait maîtrisé la source principale de la fuite dès le week-end dernier, mais du pétrole continuait encore à s'échapper à un rythme très faible, depuis une partie de l'oléoduc difficile à atteindre. D'après les autorités, c'est le pire épisode de pollution pétrolière qui ait souillé les eaux britanniques depuis 10 ans, la quantité de brut déversée lors de cet incident dépassant le montant des fuites annuelles d'hydrocarbures recensées au cours de la dernière décennie. L'incident a été qualifié d'important par les autorités britanniques mais est sans commune mesure avec la marée noire de 2010 aux Etats-Unis, lors de laquelle des dizaines de millions de tonnes de brut s'étaient déversées dans le golfe du Mexique, suite à l'explosion d'une plate-forme exploitée par le groupe britannique BP.