Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, regrette que la répression violente contre les civils par les autorités syriennes se poursuive malgré les appels de la communauté internationale à y mettre fin, a indiqué jeudi son porte-parole. A l'occasion d'un discours à l'Université de Denver, aux Etats Unis, avant-hier, soir, Ban Ki-moon a rappelé qu'il avait " exhorté à plusieurs reprises le président Assad à mettre fin à l'usage excessif et meurtrier de la force par ses forces de sécurité contre le peuple syrien et à entamer des réformes significatives ". " Malgré ses promesses, le président syrien n'a pas respecté ses engagements. La répression violente contre les civils, notamment les arrestations en masse, se poursuivent ", a noté le secrétaire général de l'ONU. De son côté, le secrétaire général adjoint des Nations Unies aux affaires politiques, B. Lynn Pascoe, a indiqué, avant-hier, devant le Conseil de sécurité que " de nombreux dirigeants du monde, notamment de la région, ont suggéré au président Assad de mettre fin immédiatement aux opérations militaires qui tuent son propre peuple " et que les Nations Unies " souhaitaient sincèrement qu'il écoute l'appel de la communauté sans plus attendre ". " Les forces syriennes de sécurité continuent de faire un usage excessif et meurtrier de la force contre les manifestations populaires, notamment dans les provinces de Homs, Hama, Deraa, Idlib et Deir Ez Zor, ainsi que dans et autour de Damas. De nombreux civils ont été tués et blessés ", a souligné M. Pascoe. Le secrétaire général adjoint a noté que l'incapacité du président Assad à contenir les forces de sécurité réduisait la crédibilité de ses annonces de réformes politiques. Ces annonces " ont été reçues avec un grand scepticisme par l'opposition et les manifestants qui ont perdu confiance dans les promesses de réformes alors que les forces de sécurité continuent leur répression violente ", a-t-il ajouté. B. Lynn Pascoe s'est félicité de la décision du Conseil des droits de l'homme des Nations Unies d'établir une commission d'enquête internationale et a souhaité que les autorités syriennes coopèrent avec cette commission. Il a indiqué par ailleurs que l'équipe de l'ONU chargée d'évaluer la situation humanitaire en Syrie avait terminé, avant-hier, sa visite et que le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) ferait un compte-rendu de cette visite dans les prochains jours. L'OPPOSITION CHERCHE A CONVOQUER UN CONSEIL NATIONAL EN SEPTEMBRE Les partis d'opposition syriens convoqueraient un Conseil national public dans la capitale syrienne plus tard en septembre pour annoncer une position commune au sujet de ce qui se passe en Syrie, a déclaré, avant-hier, une figure éminente de l'opposition. Le Conseil serait composé d'environ 300 personnalités de l'opposition, et pourrait discuter des pratiques du régime syrien contre l'opposition, a indiqué Mohammad Abdul-Majeed Manjouna. Interrogé pour savoir si les opposants à l'étranger pourraient participer au conseil, M. Manjouna a répondu: "c'est une de nos revendications", soulignant que les groupes d'opposition à l'étranger reflètent les tendances de l'opposition à l'intérieur du pays. Des groupes d'opposition fragmentés de la Syrie ont pris des mesures vers la formation d'un Conseil national mardi à Istanbul, en Turquie, mais de sérieuses divisions et la méfiance parmi les membres les ont empêchés de présenter une position unifiée contre le régime du président Bashar Assad. La Syrie est plongée dans l'agitation depuis la mi-mars lorsque des manifestations antigouvernementales ont éclaté dans la province méridionale de Daraa et se sont propagées à d'autres villes. Les autorités syriennes ont attribué le soulèvement à "des groupes armés et une conspiration étrangère", et ont martelé qu'ils traqueraient les bandits armés qui ont intimidé les personnes et endommagé des propriétés publiques et privées.