Ban Ki-moon déplore «le recours à la violence contre des manifestants pacifiques». Neuf personnes ont trouvé la mort et une dizaine d'autres blessées vendredi suite aux manifestations de milliers de personnes en faveur de la démocratie dans plusieurs villes du pays, à l'appel d'opposants déçus par le discours de Bachar Al Asad. Pour la première fois, il y a eu des défilés anti-régime dans la région à majorité kurde du Nord, en dépit des promesses des autorités de régler la situation de 300.000 personnes déniées de leur nationalité syrienne depuis un demi-siècle. Une nouvelle tournure qui conforte la thèse du « complot confessionnel » constamment agité par le régime qui accuse, mais sans pour autant donner plus de détails sur leur appartenance, des personnes armées d'être derrière l'escalade meurtrière qui secoue le pays depuis le 15 mars dernier. Les autorités ont d'ailleurs accusé, vendredi, « une bande armée » d'avoir tiré à partir des toits d'immeubles sur les manifestants et les forces de l'ordre à Douma. Les forces de l'ordre ont procédé hier à ds interpellations contre les manifestants. Plus de 40 personnes à Douma, à 15 km au nord de Damas, à Homs, à 160 km au nord, et à Deraa, épicentre de la contestation, ont été appréhendées. Réagissant à la répression brutale de la police, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon s'est dit « profondément préoccupé ». Il déplore « le recours à la violence contre des manifestants pacifiques ». « Le secrétaire général réitère son appel au gouvernement syrien à respecter ses obligations internationales en matière de droits de l'homme », dit un communiqué de son porte-parole. Les Etats-Unis condamnent, eux aussi, les actes de violence en Syrie. Ils appellent le gouvernement à répondre aux aspirations du peuple. « Nous condamnons et déplorons l'usage de la violence contre les citoyens qui manifestent, et nous saluons le courage et la dignité du peuple syrien », a indiqué le porte-parole de la Maison-Blanche dans un communiqué, exhortant « toutes les parties à maintenir le calme et à éviter la violence, et le gouvernement syrien à respecter les droits de l'Homme et à permettre des manifestations pacifiques ».