L'Iran a minimisé, hier, la portée de son offre de coopération complète avec l'AIEA sur son programme nucléaire précisant qu'elle n'incluait pas l'application du Protocole additionnel du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) renforçant les possibilités d'inspection. Le chef du programme nucléaire iranien Fereydoun Abbassi Davani avait affirmé, lundi dans une longue interview à l'agence ISNA, que son pays était prêt à accepter une supervision complète de son programme nucléaire controversé pendant cinq ans par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) si les sanctions internationales contre l'Iran étaient levées. Il n'avait toutefois pas précisé ce qu'il entendait par supervision complète. Interrogé, hier, par ISNA sur l'acceptation éventuelle par l'Iran du protocole additionnel au TNP, que Téhéran a refusé jusqu'à présent d'appliquer, M. Abbassi Davani a répondu: “Non, notre coopération s'inscrit dans le cadre des normes et des règles de l'AIEA, à condition qu'elle respecte nos droits. Nous n'accepterons aucune obligation supplémentaire”. Interrogé également sur ce qu'il entendait par supervision complète de l'AIEA sur le programme nucléaire iranien, M. Abbassi Davani a semblé revenir sur ses déclarations de la veille: “Nous avons toujours eu une coopération complète avec l'Agence. Cette coopération se poursuit et est déjà plus étendue que ce que prévoient les règles de l'AIEA”, s'est-il borné à répondre. “Nous avons proposé à l'AIEA d'avoir une supervision complète des activités et du programme nucléaires de l'Iran pendant cinq ans à condition que les sanctions soient levées”, avait déclaré, avant-hier, le responsable iranien. Une large part des activités nucléaires de l'Iran sont déjà sous le contrôle de l'organisation onusienne, notamment l'enrichissement d'uranium qui est au coeur des inquiétudes internationales sur le programme nucléaire iranien. L'agence de l'ONU dénonce toutefois depuis des années le refus de Téhéran de répondre à un certain nombre de questions sur son programme nucléaire, ainsi que de laisser l'AIEA avoir accès à certains sites dont celui du réacteur à eau lourde que l'Iran construit à Arak (centre). Les grandes puissances redoutent, malgré les dénégations répétées de Téhéran, que ce programme ne dissimule des visées militaires et ont imposé depuis 2007 des sanctions de plus en plus sévères contre l'Iran. Téhéran affirme de son côté respecter à la lettre ses obligations envers l'AIEA dans le cadre du TNP, affirmant que les demandes de l'Agence dépassent ces obligations pour des raisons politiques. La proposition de M. Abbassi Davani a été immédiatement rejetée lundi comme insuffisante par l'Union européenne, qui a affirmé que Téhéran devait d'abord remplir ses engagements internationaux.