Les Bourses asiatiques affichaient de nettes baisses, hier matin. Dans le sillage de la dégringolade des places européennes et asiatiques, après un sommet du G7 qui a promis une réponse "forte" et "coordonnée" à la crise mais sans préciser sa stratégie. Les places asiatiques ont piqué du nez à l'ouverture, l'euro s'est affaibli - touchant son plus bas niveau face au yen depuis dix ans - et le pétrole aussi. L'or était stable. La Bourse de Tokyo a fini la séance, d'hier, en forte baisse de 2,31% en raison de l'angoisse suscitée par un possible défaut de paiement de la Grèce, ont rapporté des courtiers. L'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a perdu 201,99 points à 8535,67 points, son plus bas niveau de clôture depuis le 28 avril 2009. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a lâché pour sa part 1,91%, reculant de 14,44 points à 741,26 points. L'activité a été assez faible, avec 1,69 milliard d'actions échangées sur le premier marché. Les investisseurs s'inquiètent vivement de la dette des pays européens, et en particulier de celle de la Grèce, ainsi que de la croissance mondiale. La démission de l'économiste en chef de la Banque centrale européenne (BCE), l'Allemand Jürgen Stark, a amplifié la fébrilité vendredi, faisant dégringoler les Bourses européennes et américaines. Pendant le week-end, la Grèce a annoncé de nouvelles mesures pour réduire son déficit public d'environ 2 milliards d'euros et a catégoriquement démenti des "rumeurs" de défaut de paiement, mais les marchés restaient nerveux lundi. D'autant que les ministres des Finances et les gouverneurs des banques centrales des sept pays les plus riches de la planète (G7), réunis en fin de semaine à Marseille (France), n'ont pas énoncé de mesures concrètes pour faire face à la crise. Ils ont promis d'apporter une réponse "forte" et "coordonnée" à la crise mais sans préciser leur stratégie. "Rien de décisif ne sera décidé en Europe à propos de la dette grecque jusqu'à ce que nous atteignons le point de rupture", s'est alarmé Hisatsune Kobayashi, courtier à SMBC Nikko Securities, cité par Dow Jones Newswires. Il a prévenu que le Nikkei risquait de continuer à perdre du terrain dans les jours à venir. La crise de la dette a de surcroît fait plonger l'euro à son plus bas niveau depuis dix ans face au yen, ce qui a pesé sur les groupes exportateurs nippons engagés en Europe dont la compétitivité souffre d'un yen trop vigoureux. Les fabricants d'électronique ont particulièrement souffert: Sony a perdu 3,40% à 1504 yens, Panasonic 3,71% à 752 yens, Canon 2,29% à 3410 yens, Sharp 5,03% à 585 yens et Pioneer 4,83% à 315 yens. Le groupe de technologies de l'image Olympus a plongé de son côté de 5,97% à 2093 yens. Les constructeurs d'automobile ont aussi nettement rétrogradé: Toyota de 2,05% à 2625 yens, Nissan de 3,00% à 647 yens et Honda de 3,75% à 2259 yens. Suzuki a perdu 2,75% à 1484 yens, après une information de presse affirmant que le groupe allait mettre fin à sa collaboration avec l'allemand Volkswagen, qui possède 19,9% du groupe nippon. Suzuki a confirmé cette information sitôt la Bourse fermée. Les valeurs bancaires ont souffert des risques pesant sur la stabilité de leurs homologues européennes, dont certaines sont lourdement exposées à la dette grecque: Mitsubishi UFJ Financial Group a reculé de 2,71% à 323 yens, Mizuho Financial Group de 1,76% à 111 yens et Sumitomo Mitsui Financial Group de 2,43% à 2080 yens. Le groupe de services financiers Nomura a plongé pour sa part de 4,35% à 286 yens.