Le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, s'envolera aujourd'hui pour l'Allemagne où se tiendra, du 6 au 8 juin, le sommet du G8 d'Heiligendamm et ce, en réponse à l'invitation de la chancelière allemande Angela Merkel. Etant l'initiateur du Nepad, le chef de l'Etat aura à défendre les intérêts de l'Afrique. Il serait utile de rappeler, dans ce contexte, l'engagement du G8 à faire sien le Nepad, engagement confirmé lors de sa réunion tenue à Accra (Ghana) en 2002. Aussi, le chef de l'Etat aura l'occasion de renforcer les liens de coopérations avec certains pays du G8, car plusieurs discussions bilatérales sont au programme append-on de sources proches. Le président Bouteflika aura ainsi à s'entretenir, notamment, avec la chancelière allemande, ainsi qu'avec le nouveau président français, M. Nikolas Sarkozy. Celui-ci devrait, d'ailleurs, entamer incessamment une tournée au Maghreb, avec une escale à Alger au mois de juillet prochain. Il est à signaler que la participation du chef de l'Etat au sommet de G8 confirme le fait que l'Algérie a acquis la confiance des pays africains ainsi que celle des instances internationales. En premier lieu, l'Algérie a œuvré pour le développement de l'Afrique, et en deuxième lieu, sur le plan intérieur, elle a procédé à des réformes qui permettront à son économie de se mettre au niveau des exigences d'adaptation à la mondialisation et à l'économie de marché ; enfin, le chef de l'Etat a toujours défendu la revendication d'un co-développement au-delà de simples échanges commerciaux. Pour ce qui est des attentes de l'Afrique à travers la coopération avec les pays développés, l'Algérie active à réunir toutes les conditions afin que les échéances commerciales s'inscrivent dans la mission de lutter contre la pauvreté. Pour sa part, le secrétaire général de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), M. Angel Gurria, a appelé, mardi à Paris, les dirigeants des pays du G8 à tripler leur aide à l'Afrique d'ici 2010. "L'aide à l'Afrique ne va pas assez vite. Nous devons la multiplier par trois au cours des trois prochaines années si nous voulons parvenir en 2010 à atteindre les objectifs fixés", a déclaré le SG de l'OCDE en marge d'une conférence sur l'Afrique. M. Gurria s'est dit "préoccupé", rappelant qu'au sommet de Gleneagles, en 2005, les pays du G8 "s'étaient engagés à doubler l'aide à l'Afrique" d'ici 2010. "C'est un objectif ambitieux et nous n'y parviendrons peut-être pas, mais nous devons essayer de nous en rapprocher le plus possible", a-t-il dit. "On a eu l'impression que l'aide avait beaucoup augmenté, mais c'est un effet arithmétique lié à l'annulation de la dette" des pays les plus pauvres, a-t-il ajouté. Lors du sommet de Gleneagles, le G8 s'était engagé à annuler la dette publique multilatérale de 35 des pays les plus pauvres et à accroître, d'ici à 2010, le montant de leur aide annuelle aux nations les plus démunies à 50 milliards de dollars. Sur un autre registre, le sommet du G8 sera à coup sûr marqué par les divergences qui opposent l'Europe et les USA sur la lutte contre le réchauffement climatique, puisque les premiers se dépensent pour trouver un compromis sur une réduction des gaz à effet de serre à hauteur de 20% à l'orée de 2020, honorant quelque peu leur engagement par rapport au Protocole de Kyoto, et les USA qui n'ont jamais pris au sérieux cet accord proposent un projet qu'ils soumettront à la fin de 2008 au reste du monde. La question de l'installation du bouclier antimissile américain en Europe centrale, ainsi que l'avenir du Kosovo seront également au cœur de ce sommet du G8, tandis que la problématique de lutte contre la pauvreté dans les pays sous développés, en particulier l'Afrique qui sera représentée par l'Algérie, vient en seconde position. D'autre part, un autre événement est attendu en Allemagne, puisque l'Algérie sera cette année l'hôte du Forum d'affaires germano-arabe qui se tiendra les 11 au 12 juillet à Berlin. Il s'agit d'une importante manifestation qui regroupera 800 décideurs de l'économie allemande et des pays arabes ainsi que des hommes politiques qui sont attendus, en l'occurrence le ministre allemand de l'Economie, le secrétaire général de la Ligue arabe ou encore le ministre algérien de l'Energie et des Mines. Il est à noter que le volume des investissements allemands en Algérie ne cesse de se développer avec les exportations allemandes vers l'Algérie qui ont augmenté d'environ 16% pour l'année 2006, en comparaison à l'année 2005, et pour le premier trimestre 2007, les importations algériennes en provenance d'Allemagne ont connu une croissance d'environ 4%. Ce qui fait de l'Allemagne le quatrième fournisseur de l'Algérie.