L'Algérie est un pays qui a des traditions en diplomatie et dont l'approche est "écoutée" par rapport aux derniers développements intervenus de par le monde et en Afrique, notamment, a laissé entendre le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, M. Abdelkader Messahel. "La diplomatie algérienne ne se fait pas dans le spectaculaire. Alger demeure une capitale visitée par des émissaires de différentes nationalités dans le cadre de la crise libyenne". M. Messahel qui était l'invité de l'émission " Question d'actu " de Canal-Algérie a, par ailleurs, affirmé que " nous sommes un pays qui a des traditions en diplomatie et dont l'approche est écoutée ". A une question sur les attaques menée par des médias contre l'Algérie par rapport à sa position sur la crise libyenne, le ministre a précisé que "le monde a beaucoup changé, mais l'Algérie a pu s'adapter grâce aux orientations du président de la République ", mettant l'accent sur "des approches répondant aux intérêts supérieurs de l'Algérie, à sa position géostratégique et à ses capacités de tout ordre". En ce sens, selon M. Messahel des parties du Conseil national libyen de transition (CNT) d'un côté et les pro-Kadhafi d'un autre, avaient tenté d'"impliquer" l'Algérie et en faire un "enjeu de leur politique intérieure", faisant observer, en revanche, que l'Algérie a pris une "part importante" dans l'architecture de la feuille de route de l'Union africaine de manière à privilégier le choix du processus de la paix à celui de la guerre. A ce propos, il a expliqué qu'il n'est pas des traditions de l'Algérie de reconnaître des régimes, mais des Etats et des gouvernements, d'autant plus que le CNT a défini dernièrement un échéancier basé sur trois étapes majeures pour revenir à la normale, dont la première doit répondre au standard universel, celui de la gouvernance. Soulignant que "la diplomatie, c'est l'art de la discrétion et de l'efficacité", il a fait savoir que les contacts avec les "nouvelles autorités libyennes étaient établis depuis le mois de mars dernier et les passerelles existaient toujours entre les deux pays". Enchaînant sur les conséquences de la crise libyenne dans la région du Sahel, notamment la prolifération d'armes, M. Messahel a assuré que "les nouvelles autorités libyennes font de la sécurité une question primordiale", appelant ainsi à prendre en charge le problème du retour des travailleurs en Libye. Dans le même sillage, le ministre a indiqué que l'un des résultats de la récente conférence internationale d'Alger sur le partenariat, la sécurité et le développement a abouti à une prise de conscience pour éloigner les menaces induites entre autres par la crise libyenne dans la région du Sahel. "Nous devons travailler ensemble pour juguler les nouvelles menaces, à savoir la jonction entre le crime organisé et le terrorisme, auxquels s'ajoutent la circulation d'armes et le retour des travailleurs", a-t-il dit. Pour le ministre, la conférence d'Alger, qui a réuni 38 pays avec des experts dans la sécurité et le renseignement ainsi que le système des Nations unies et les organisations partenaires, a atteint ses objectifs. "L'objectif recherché est notamment d'établir un dialogue avec nos partenaires, Impliqués de manière directe ou indirecte dans les politiques mises en place pour amener la paix et la sécurité dans la région", a ajouté M. Messahel, soulignant qu'il ne peut y avoir de sécurité sans développement et de développement sans sécurité.