Photo : Riad Par Faouzia Ababsa Le ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères était l'invité avant-hier de l'émission «Question d'Actu» diffusée par Canal Algérie. Abdelkader Messahel est longuement revenu sur la position de l'Algérie par rapport à la crise libyenne. Laquelle s'est particulièrement taillée la part du lion, lors de la dernière conférence des quatre pays du Champ, la semaine dernière à Alger. A propos des attaques dont a été - et continue de l'être - victime l'Algérie par presse interposée sur sa position par rapport au conflit libyen, l'invité de Ahmed Lahri a indiqué que «Alger demeure une capitale visitée par des émissaires de différentes nationalités dans le cadre de la crise libyenne», allusion à la noria de diplomates et autres ministres des Affaires étrangères qui se sont déplacés en Algérie. Sans que pour autant nos dirigeants ne le crient sur les toits, notamment en ce qui concerne la teneur des différents entretiens entre les responsables algériens et leurs hôtes. «La diplomatie algérienne ne fait pas dans le spectaculaire», a tenu à préciser Abdelkader Messahel. Avant d'ajouter : «Nous sommes un pays qui a des traditions en diplomatie et dont l'approche est écoutée.» Une sorte de message à tous ceux qui oseraient douter de l'aura de l'Algérie à l'échelle internationale en dépit du verrouillage et de l'embargo dont elle a été victime durant la période du terrorisme. Toujours au sujet des attaques contre l'Algérie sur la question libyenne. M. Messahel a affirmé que le monde avait beaucoup changé, «mais l'Algérie a pu s'adapter en mettant en exergue des approches répondant aux intérêts supérieurs de l'Algérie, à sa position géostratégique et à ses capacités de tout ordre». Le ministre délégué a expliqué «qu'aussi bien les membres du CNT que ceux pro-Kadhafi avaient tenté d'impliquer l'Algérie et en faire un enjeu de leur politique intérieure», en dépit du fait que notre pays a pris «une part importante dans l'élaboration de la feuille de route de l'UA de manière à favoriser le choix du processus de paix sur celui du conflit armé.» Et l'invité de Canal Algérie d'ajouter : «Il n'est pas dans les traditions de l'Algérie de reconnaître des régimes, mais des Etats et des gouvernements, et ce, d'autant que le CNT a défini dernièrement un échéancier basé sur trois étapes pour revenir à la normale, dont la première doit répondre au standard universel, celui de la gouvernance.» Toujours pour répondre aux attaques, le ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères, a précisé que la diplomatie relevait de «l'art de la discrétion et de l'efficacité». Par conséquent, il n'était pas judicieux de rendre publiques les démarches entreprises par l'Algérie, tout en soulignant par ailleurs que «les contacts avec les nouvelles autorités libyennes étaient établis depuis le mois de mars dernier et les passerelles existaient toujours entre les deux pays.» Ce qu'ont feint de rappeler les responsables libyens, CNT et pro-Kadhafi, en proférant des accusations non fondées. L'hôte de Canal Algérie est revenu sur la conférence d'Alger qui a réuni dernièrement les 4 pays du Champ et leurs partenaires et dont les objectifs assignés étaient de trouver les mécanismes afin de mettre fin au terrorisme, de tarir son financement et d'éviter coûte que coûte la prolifération des armes qui font l'objet de contrebande dont bénéficient les groupes armés. Rappelons que la crise libyenne s'est taillée la part du lion lors de la conférence internationale. Crise qui a tourné à la guerre civile et qui risque fort de se transformer en vendetta, tant les règlements de comptes entre ceux qui se qualifient de révolutionnaires commencent à pointer du nez. Enfin, M. Messahel a rappelé que l'Algérie a participé à l'aide contre la famine dans la Corne de l'Afrique à raison de 10 millions de dollars.