Les relations algéro-marocaines sont bonnes. Abdelkader Messahel en veut pour preuve le volume des échanges commerciaux entre les deux pays qui s'élève à 570 millions de dollars. Le ministre délégué chargé des Affaires africaines et maghrébines précise qu'avec ce volume, le Maroc est classé premier partenaire commercial de l'Algérie en Afrique. Invité du forum hebdomadaire de la télévision algérienne, M. Messahel souligne, à titre comparatif, que les échanges commerciaux avec les autres pays maghrébins sont beaucoup moins importants : 400 millions de dollars avec la Tunisie, 10 millions avec la Libye et 3 millions avec la Mauritanie. Même avec l'Egypte, le volume des échanges commerciaux est de seulement 400 millions de dollars. De tels chiffres viennent contredire les partisans de la thèse selon laquelle la fermeture des frontières bloque les relations économiques algéro-marocaines. Là encore, le ministre affirme que 550 000 Algériens ont visité le Maroc en 2007 et que 45 000 Marocains vivent en Algérie et plus de 200 d'entre eux disposent de registres du commerce. Pour mieux illustrer les liens « solides » entre les deux pays, M. Messahel cite le cas des dessertes aériennes entre différentes villes algériennes et marocaines qui sont beaucoup plus intenses qu'avec le reste des pays maghrébins. Ouverture des frontières... Ceci dit, M. Messahel estime que l'ouverture des frontières algéro-marocaines ne peut avoir lieu que dans le cadre d'une approche globale tant au niveau bilatéral que régional, qui tiendra compte de différentes questions en suspens dont celle du Sahara occidental. Le ministre a rappelé à l'occasion la position de l'Algérie sur cette question qui s'aligne entièrement sur celle de l'ONU, en l'occurrence le droit légitime du peuple sahraoui à l'autodétermination. Tout en précisant que le règlement de ce conflit ne peut se faire que dans le cadre des lois onusiennes, M. Messahel exprime le vœu de l'Algérie de voir le Maroc et le Polisario poursuivre leur processus de négociations directes dans le cadre de la légalité internationale, en perspective d'un dénouement final et définitif de ce conflit. Sur l'avenir de l'Union maghrébine qui semble de plus en plus être compromis notamment avec la dernière sortie du guide libyen Mouammar El Kadhafi qui considère cette union imaginaire tant qu'il y a une « guerre entre l'Algérie et le Maroc », M. Messahel se refuse à tout commentaire et se contente de réaffirmer l'attachement de l'Algérie à l'édification de cet espace maghrébin. « L'idée d'un espace maghrébin est apparue en 1926 parallèlement à la création de l'Etoile nord-africaine », rappelle-t-il pour dire que cette union a pu survivre à plusieurs périodes difficiles de son histoire. Selon lui, l'Algérie, depuis quelques années, œuvre à redynamiser l'UMA, notamment à travers une série de propositions de réforme de l'institution maghrébine pour qu'elle s'adapte aussi bien aux changements internes des pays de l'union qu'à ceux intervenus à l'échelle internationale. M. Messahel explique l'importance de cette union par l'existence de plusieurs questions d'intérêt commun dont la désertification, le manque d'eau et d'infrastructures de base.