Les changements climatiques constituent, en ce début du XXIe siècle, l'un des problèmes mondiaux majeurs. Au cours de ces dernières années, un consensus scientifique s'est établi sur la "réalité du changement du climat" de la planète. Selon mademoiselle Dalila Boudjemaâ, DG de l'environnement au ministère de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme, "tout le monde s'accorde à reconnaître que ce réchauffement est dû aux émissions de gaz à effet de serre. Le réchauffement au cours de ce siècle devrait, selon les prévisions, être compris entre 1,4 et 5,8 degré". Elle souligne que la célébration de la Journée mondiale de l'environnement intervient pour attirer l'attention sur les menaces réelles des changements climatiques et aussi une occasion de plus d'attirer l'attention des pays industrialisés pour une "prise de conscience salutaire pour l'humanité". Elle fait savoir que les conséquences de ce phénomène affecteront beaucoup plus les pays les plus vulnérables, et paradoxalement l'Afrique, qui sera la plus touchée alors qu'elle contribue le moins au changement climatique. Mlle Boudjemaâ évoque la "responsabilité première des pays industrialisés dans la chaîne des causes des changements climatiques tels que traduit par les obligations du Protocole de Kyoto". Elle explique que la stratégie qui a été mise en place en Algérie, consiste à agir en urgence pour réduire ces gaz à effet de serre en imposant des contraintes environnementales. Mais, ajoute-t-elle "en 1997, avec les pays industrialisés (les pays dits de l'OCDE et les pays de l'Europe de l'est) se sont engagés à réduire globalement leurs émissions de 5,2 % pour la période 2002/2012 par rapport à leur niveau de 1990, mais réduire les gaz à effet de serre implique des coûts". Justement à ce propos, une monétarisation du gaz à effet de serre a été imaginée avec la création d'un marché de gaz à effet de serre auquel participent trois mécanismes de flexibilité qui facilite le respect des engagements et qui repose sur la notion de crédit d'émission au crédit carbone, c'est-à-dire le volume d'émission de gaz à effet de serre à éviter. Concernant l'inventaire algérien, Mlle Boudjemaâ dit qu'il y a en Algérie plein de décharges sauvages. "Nous avons 105 millions de tonnes équivalent au Co2. Le secteur de l'industrie contribue avec 67% de tonnes de carbone, le secteur de l'agriculture avec 2,5 %, les déchets 4,5 % et les procédés industriels 4,5 %". Elle note que tous ces projets sont éligibles aux mécanismes de développement propre qui sont susceptibles d'attirer des investissements étrangers. Elle fera remarquer que par rapport à ce gisement de carbone, l'Algérie pourrait acquérir des technologies propres et ainsi vendre son carbone. Elle cite également les gaz torchés ; l'Algérie a réduit de plus de 90% l'émission de ces gaz, il y aussi un projet avec un partenaire étranger qui concerne la capture et le stockage de gaz carbonique. A Aïn Salah, c'est l'utilisation des énergies propres très particulièrement le gaz naturel. Elle rappellera dans le même contexte le développement en Algérie des énergies renouvelables suivi de la maîtrise et de la rationalisation des ressources énergétiques. Pour Mlle Boudjemaâ, l'Algérie pourrait participer au partenariat international pour agir à l'aise dans ce domaine. "Elle a tout intérêt à profiter de ces occasions de coopération internationale qui sont offertes par le protocole de Kyoto".