“La section judiciaire de la Gendarmerie nationale a clôturé son enquête sur l'Agence de gestion et de régulation foncières, et qu'elle transmettra au cours de cette semaine le dossier à la justice”. C'est ce qui ressort de la déclaration récente du wali de Tiaret. Cette instruction a été déclenchée pour faire la lumière sur la mauvaise gestion, pendant des années, de cette structure, note-t-on. Le wali de Tiaret, qui occupe la fonction de président du conseil d'administration de cette agence et qui avait pris en charge ce dossier il y a 6 mois, avait relevé de ses fonctions le directeur de cette structure et ses proches collaborateurs, réduit de moitié les salaires des 149 employés et confié sa gestion, à titre intérimaire, au directeur de l'Office de gestion et de promotion immobilière avec pour mission d'établir un audit de la gestion de son prédécesseur et entamé le redressement de la situation de l'entreprise, rappelle-t-on. Pour sa part, le nouveau responsable de l'agence a indiqué que la première mesure visant le redressement prévoit le départ à la retraite des employés ouvrant droit et l'orientation des autres vers la Caisse nationale de l'assurance chômage (Cnac). "Nous n'allons garder qu'environ une quarantaine d'employés", a-t-il indiqué précisant qu'aucune suite favorable ne sera réservée aux demandes de départ volontaire. "Une enquête sera diligentée pour faire la lumière sur les bénéficiaires des procédures de départ volontaires entachées d'irrégularités, notamment concernant le montant de la prime fixée d'une façon arbitraire et contraire à la réglementation". "Certains ont indûment bénéficié d'assiettes foncières et je leur conseille de les restituer", a-t-il souligné avant d'appeler les citoyens à éviter l'acquisition de ces parcelles qui sont répertoriées comme patrimoine public. Abordant l'arrêt de travail observé la semaine dernière par le personnel pour protester contre la réduction des salaires, le wali de Tiaret a indiqué que des efforts ont été menés pour recouvrer un montant de près de 100 millions de dinars qui représente des créances de l'entreprise auprès de partenaires qui exploitent depuis des années des locaux, patrimoine de l'agence sans s'acquitter des droits d'acquisition. "Ils n'ont versé que 600 000 dinars, alors que la valeur d'un local dépasse le million de dinars", a-t-il indiqué précisant que l'augmentation des salaires reste tributaire des performances des employés et de la rentabilité de l'entreprise. La stratégie des autorités locales vise, d'une part, à sanctionner les auteurs de graves manquements qui sont à l'origine de la situation catastrophique de l'entreprise, et d'autre part à rétablir la confiance avec les partenaires et les citoyens. "Nous œuvrons pour l'assainissement de la situation, car des assiettes foncières qui ne sont même pas la propriété de l'agence ont été cédées à des sommes modiques. Ceci nous pousse à entamer des négociations avec la direction des domaines pour fixer un prix de cession et établir des actes de propriétés aux clients qui se sont acquittés du montant de l'achat. C'est à cette condition seulement que nous pourrons remettre à flot l'agence pour lui permettre de jouer pleinement son rôle d'outil dans la promotion immobilière dans le wilaya", a indiqué le wali de Tiaret.