La récente visite du ministre coréen du Commerce, de l'Industrie et de l'Energie, M. Oh Young Ho, à l'occasion de la 3e réunion de la Task Force algéro-coréenne, a été mise à profit par l'Algérie et la Corée du Sud d'affirmer leur ambition de renforcer leur coopération énergétique. En effet, au lendemain de la réunion, le ministre sud-coréen s'est entretenu avec son homologue algérien, M. Chakib Khelil. Lors de cet entretien, les deux ministres ont discuté de la coopération dans les domaines de l'énergie, des hydrocarbures et des mines entre l'Algérie et la Corée du Sud et évoqué les perspectives de leur renforcement. Ils ont, par ailleurs, mis l'accent sur les opportunités de partenariat entre les entreprises des deux pays pour le développement de projets, soit en Algérie, soit à l'étranger, et sur les possibilités de partager les expertises et les expériences communes dont jouissent les compagnies des deux pays. A cette occasion, M.Khelil a présenté la procédure en cours en matière de passation de marchés dans le domaine des hydrocarbures, de l'électricité et des mines, ainsi que les opportunités d'investissement qu'offre le marché algérien dans ces domaines. Il faut savoir que l'Algérie est le cinquième partenaire commercial de la Corée du Sud en Afrique alors que celle-ci figure parmi les 10 plus gros importateurs et consommateurs de pétrole. De ce fait, le marché énergétique algérien intéresse fortement les entreprises de ce pays. Pour rappel, le président sud-coréen, Roh Moo-Hyun, avait effectué en Algérie, en mars 2006, une visite d'Etat de 3 jours au cours de laquelle trois contrats dans le domaine énergétique avaient été conclus. Outre ces contrats portant notamment sur le stockage commun de pétrole et la vente de gaz algérien à la Corée, une "déclaration de partenariat stratégique" entre Alger et Séoul avait été signée. La Corée du Sud, qui développe depuis plusieurs années "la diplomatie de l'énergie", est décidée à s'investir dans le domaine du pétrole et du gaz. A l'instar de son voisin chinois, déjà présent en Algérie, l'éloignement géographique ne semble pas bloquer les intentions coréennes de développer de "grands projets énergétiques" en Algérie. La Corée du Sud est classée parmi les cinq gros importateurs de pétrole (brut et dérivés) au monde et le premier importateur rapporté à la taille de son économie. Les installations pétrolières, la prospection, l'extraction et les raffineries, surtout, sont des domaines pour lesquels les entreprises coréennes affichent un réel intérêt à l'investissement. Le marché énergétique algérien, de par ses grandes potentialités, intéresse fortement les Sud-Coréens. Un intérêt qui, faut-il le souligner, ne date pas d'aujourd'hui puisqu'en 1991, la Corée du Sud prospectait déjà du pétrole dans le Sahara algérien à travers son géant actuel des nouvelles technologies Samsung. En 1994, la Corée du Sud a vendu des équipements destinés aux installations pétrolières au titre d'un contrat de vente de 20 millions de dollars. Les hydrocarbures constituent, par ailleurs, la quasi-totalité des exportations algériennes vers la Corée du Sud, soit 99,9%. A travers ce rapprochement, l'Algérie rentre ainsi de plain-pied dans les plus grands marchés Asiatiques. Après avoir conclu des accords avec la Chine et le Vietnam pour un approvisionnement en Pétrole, et en plus du marché nippon, l'Algérie veut s'appuyer sur les Sud-Coréens pour se rapprocher des marchés asiatiques, où le marché du GNL est le plus développé au monde.