Les prix du pétrole se repliaient à New York, avant-hier, en fin d'échanges européens, subissant des prises de bénéfices d'investisseurs moins rassurés que la veille, toujours hantés par les incertitudes sur la crise des dettes souveraines en Europe. Le baril de light sweet crude pour livraison en octobre a terminé en baisse de 1,44 dollar sur le New York Mercantile Exchange, à 87,96 dollars le baril. A Londres, sur l'Intercontinental Exchange (ICE), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre a clôturé stable à 112,22 dollars, contre 112,30 la veille. Le repli de New York s'explique par des prises de bénéfice et par des inquiétudes sur le résultat de la réunion en Pologne réunissant les ministres européens des Finances et leur homologue américain, a commenté John Kilduff, analyste chez Again Capital. Le répit aura cependant été de courte durée, sur un marché pétrolier toujours miné par les craintes d'un retour en récession des économies américaine et européenne, avivées par une slave d'indicateurs décevants publiés aux Etats-Unis.Le Brent coté à Londres réussissait néanmoins à limiter ses pertes, et creusait l'écart avec le WTI coté à New York - quelque 25 dollars entre les deux prix de référence , à courte distance d'un record historique autour de 28 dollars atteint fin août. En effet, "les tensions sur l'offre pétrolière en mer du Nord persistent" et tirent le cours du Brent vers le haut, notait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital. Ces tensions ont été exacerbées cette semaine "par l'annonce de retards dans les approvisionnements de brut de la région", en raison de difficultés techniques sur les plates-formes à l'issue d'une période de maintenance, a-t-il rapporté.Il y a eu, avant-hier, une réaction favorable à l'action des banques centrales et à ce que la chancelière allemande, Angela Merkel et le président français Nicolas Sarkozy ont dit sur le maintien de la Grèce dans l'euro. ça a un peu aiguisé l'appétit des investisseurs pour le risque, a résumé Bart Melek, de TD Securities.Les marchés ont été euphoriques jeudi après la décision de la Banque centrale européenne, la Banque nationale suisse, la Banque d'Angleterre, la Banque du Japon et la Réserve fédérale des Etats-Unis d'élargir l'approvisionnement des marchés en dollars, afin de soutenir le secteur bancaire européen actuellement dans la tourmente.Mais le déroulement de la réunion des ministres européens des Finances en Pologne, a quelque peu douché l'optimisme des investisseurs. Autre facteur baissier: le retour de la production libyenne sur le marché va sans doute intervenir alors que la demande n'aura pas repris, a noté l'analyste.La Libye est en train de produire du pétrole +nouveau+ qui devrait être prêt à être livré dans le nord-est du pays d'ici 10 jours, ont indiqué les analystes de Commerzbank, citant des sources libyennes.Les économistes de Barclays appellent toutefois à la prudence à ce sujet, notant que le Koweït et l'Irak avaient connu d'importants délais avant de retrouver leurs capacités de production. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a estimé possible que la Libye revienne à une production à pleine capacité dans moins d'un an et demi. La production libyenne, de 1,6 million de barils par jour avant le soulèvement armé contre le régime du colonel Kadhafi, est tombée à quelques dizaines de milliers de barils seulement ces dernières semaines.