De difficiles tractations étaient en cours, hier, à Benghazi dans l'est de la Libye. Les nouvelles autorités devaient annoncer la formation d'un nouveau gouvernement de transition dans l'après-midi, a indiqué un responsable. Une réunion avait lieu entre le chef du CNT, Moustapha Abdeljalil, le chef de l'exécutif, Mahmoud Jibril, et les autres membres de l'exécutif du Conseil national de transition (CNT), selon ce responsable. Le CNT est l'organe politique de l'ex-rébellion qui a renversé le régime de Mouammar Kadhafi. M. Jibril, qui fait office de Premier ministre du CNT en charge des affaires internationales, va rester à ce poste, a précisé le responsable à Tripoli sous couvert de l'anonymat. Le gouvernement devrait compter 34 ministres avec probablement deux femmes avec rang de ministre. Aide de l'ONU Mais ce même responsable a fait état de "divergences" sur la composition du gouvernement. Des membres de l'exécutif du CNT accusent M. Jibril, un ancien membre du régime Kadhafi qui avait rallié la rébellion, de ne pas avoir consulté plusieurs partis politiques, dont les Frères musulmans. Ce gouvernement sera chargé de gérer la transition en attendant de nouvelles élections et la rédaction d'une nouvelle Constitution. Il sera aidé dans sa tâche par les Nations unies. Le Conseil de sécurité a également annoncé la levée partielle du gel des avoirs libyens et l'envoi d'une mission de trois mois en Libye. Le gouvernement par intérim prévoit de contrôler bientôt tout le pays Le gouvernement par intérim de Libye a déclaré, qu'il contrôlerait bientôt tout le pays car ses troupes devraient rapidement renverser la situation sur le terrain à Syrte et dans les autres bastions qui sont encore aux mains des militants pro-Kadhafi. Avant-hier, les troupes du gouvernement par intérim libyen ont dû recourir à une "retraite tactique" à Bani Walid et à Syrte du fait de la résistance acharnée des fidèles de Kadhafi, a indiqué le colonel Ahmed Omar Bani, porte-parole militaire du Conseil national de Transition (CNT). Mais il ne faudra pas beaucoup de temps pour que le CNT prenne ces villes et la région sud du pays, a indiqué M. Bani lors d'une conférence de presse. Il a affirmé que les forces du gouvernement par intérim avaient pris le contrôle de la partie nord de Bani Walid, mais que leur avance vers le centre-ville avait été ralentie en raison du terrain difficile et de la résistance acharnée des militants pro-Kadhafi. Les combats perdurent dans les bastions de Bani Walid et de Syrte Les combats se sont poursuivis, avant-hier, dans les bastions pro-Kadhafi de Bani Walid et de Syrte, entre les forces du Conseil national de transition de Libye (CNT) et les loyalistes de Kadhafi, ont rapporté des médias locaux. A Bani Walid, les fidèles de Kadhafi ont pris en embuscade les troupes du CNT, avant-hier, et les ont forcés à battre en retraite, après avoir tué au moins six soldats du CNT et en avoir blessé 20 autres, selon un porte-parole militaire du gouvernement par intérim. A Syrte, ville natale de Kadhafi, les forces du CNT ont aussi rencontré une forte résistance et n'ont pas réussi à prendre ce fief des loyalistes. Le commandant Salem Jeha a indiqué que le gouvernement par intérim avait déployé au moins 1 200 véhicules armés du CNT et 6 000 combattants dans la ville de Syrte et sa banlieue pour lancer un autre assaut de grande envergure contre les forces loyalistes qui restent retranchées dans les bâtiments. De son côté, Moussa Ibrahim, porte-parole de Kadhafi, a indiqué, avant-hier, que les raids aériens de l'Otan à Syrte avaient fait 2 000 morts au cours des 17 derniers jours. Il a affirmé que Kadhafi se trouvait encore en Libye, à la tête de ses troupes pour mener une guerre qui pourrait durer des mois. Il a ajouté que si elles avaient assez d'armes, les forces pro-Kadhafi ne perdraient ni Bani Walid ni Syrte.