La Banque d'Espagne, qui a pris le contrôle de la caisse d'épargne en difficulté Caja Mediterraneo (CAM) et cherche à la vendre, a informé les acheteurs intéressés qu'elle couvrirait ses pertes potentielles jusqu'à 20 milliards d'euros, a affirmé, hier, le journal El Mundo. Ce chiffre correspond à la valeur comptable estimée de son portefeuille immobilier à risque (donc susceptible de se transformer en pertes). S'il se confirmait, il s'agirait de l'intervention "la plus chère pour le Trésor public de l'histoire du secteur financier espagnol", écrit le quotidien, alors que le gouvernement avait assuré que la recapitalisation totale du secteur coûterait moins de 20 milliards. Une telle dépense publique pourrait inquiéter les marchés en menaçant les objectifs de réduction du déficit que s'est fixé Madrid. Jusqu'au milieu de la matinée, la Banque d'Espagne n'avait pas réagi. Caja Mediterraneo (CAM) a été placée en juillet sous tutelle de la Banque d'Espagne qui a injecté 2,8 milliards d'euros et ouvert une ligne de crédit de 3 milliards, avant de lancer un audit pour pouvoir la revendre. Mais, début septembre, la CAM a révélé une lourde perte pour le premier semestre (1,136 milliard d'euros) et un taux très élevé de créances douteuses (principalement des prêts immobiliers susceptibles de ne pas être remboursés), 19% contre 6,416% en moyenne en juin dans le secteur bancaire espagnol. La banque centrale "a fait savoir aux entités financières qui veulent reprendre la CAM que, si nécessaire, elle couvrira avec de l'argent public le chiffre astronomique" de 20 milliards d'euros, selon El Mundo. Le journal affirme que la Banque d'Espagne va chercher à boucler cette vente avant les élections générales anticipées, prévues le 20 novembre. Selon la même source, les banques Santander, BBVA et CaixaBank, ainsi que l'union des 3 caisses d'épargne basques, figurent parmi les candidats au rachat, Santander étant en position de favori.