Ces annonces interviennent moins d'une semaine après le sauvetage d'urgence de CajaSur, une autre caisse d'épargne, par la Banque d'Espagne. La Banque centrale espagnole a dit souhaiter voir réduit de plus de moitié le nombre de petits établissements de crédit d'ici l'été, ce qui le ramènerait à une vingtaine. Le sauvetage de CajaSur a conduit les observateurs à soupçonner que Madrid ferait pression sur certains établissements financiers pour qu'ils reprennent des concurrents plus petits, dont la qualité de crédit s'est fortement dégradée en raison de leur exposition au marché immobilier. La Caixa, numéro un espagnol du secteur, a annoncé être en discussions pour fusionner avec Caixa Girona, tandis que sa première concurrente, Caja Madrid, a dit être en discussions avec cinq caisses d'épargne régionales, Caja Avila, Caja Insular de Canarias, Caixa Laietana, Caja Segovia et Caja Rioja. «L'élément intéressant, c'est que l'on s'attendait à ce que La Caixa prenne ses distances par rapport à ces fusions de caisses d'épargne car elle a vraiment trop d'agences et elle n'a pas besoin de se développer», explique un analyste d'un courtier local. «Mais la Banque d'Espagne l'a probablement appelée à l'aide pour venir à la rescousse d'une caisse de la même région», la Catalogne, ajoute-t-il. Selon des chiffres d'analystes de Nomura, les actifs de Caixa Girona représentent 7,8 milliards d'euros, contre 270 milliards pour La Caixa. Les analystes soulignent que les notes de Caixa Girona et Caixa Laitana, impliquées dans un processus de fusion avec Caja Madrid, ont toutes les deux été abaissées lundi par Fitch. L'agence de notation a justifié sa décision par l'impact de la faiblesse de l'économie espagnole et de la crise du secteur immobilier sur la qualité des actifs et la rentabilité opérationnelle de l'établissement. «Fitch a abaissé la note de deux petites caisses d'épargne catalanes. L'une d'elles (Caixa Girona) est presque au niveau des junk bonds, l'autre (Caixa Laietana) est un échelon au-dessus. Ce n'est pas très bon», a commenté Robert Tornabell, professeur de finance à l'Esade Business School.