L'Etat espagnol n'exclut pas de prendre le contrôle partiel de ses caisses d'épargne les plus faibles pour rassurer les marchés, apprend-on vendredi de diverses sources. Le gouvernement veut contraindre les caisses d'épargne endettées à se transformer en banques classiques et à chercher à se faire coter en Bourse pour montrer qu'elles représentent de bons investissements, explique-t-on de source proche du dossier. Pénalisées par leur petite taille, les caisses d'épargne, non cotées en Bourse, ont beaucoup souffert de l'éclatement de la bulle immobilière espagnole en 2008 et manquent encore cruellement d'argent. A la demande des autorités, elles publieront d'ailleurs, d'ici fin janvier, leur exposition au secteur, généralement deux fois plus importante que pour les banques traditionnelles. Tout au long de 2010, les caisses d'épargne ont été poussées à se regrouper par la Banque d'Espagne afin d'être plus solides et viables financièrement. Jusqu'à présent, quarante d'entre elles ont participé à des fusions ou rapprochements, sur un nombre total de quarante-cinq établissements à l'origine, pour aboutir à dix-sept entités. Dix-huit mois après avoir enclenché un vaste mouvement de restructuration des caisses, qui englobent la moitié du secteur bancaire espagnol, le fonds d'aide public au secteur bancaire espagnol (FROB) semblait lui aussi, vendredi, prêt à aller plus loin. Selon une présentation du FROB datée du 18 janvier, "de nouveaux efforts pourraient être envisagés pour compléter la transformation des caisses d'épargne et contribuer à ramener la confiance des marchés". Parmi les "hypothèses de travail" envisagées par le FROB : faciliter le recours au marché des caisses pour se financer ou l'entrée d'investisseurs privés à leur capital. Et si les caisses n'arrivent pas à trouver d'argent privé, le FROB apportera "si nécessaire" un "soutien temporaire" pour chercher des investisseurs et "en dernier recours, pourrait fournir les fonds directement en prenant temporairement une part dans l'entité", soit une nationalisation partielle de certaines caisses. Selon le journal El Pais, qui cite des sources proches de la Banque d'Espagne, le gouvernement approuvera "avant la fin du mois" un nouveau décret avec ces changements. Une seconde vague de "recapitalisation" serait alors opérée pour les caisses les plus faibles, et 10 milliards d'euros d'argent public seraient injectés après l'apport d'environ 12 milliards par le FROB l'an passé.