La lutte contre la désertification est une bataille de tous les jours dans la wilaya de Djelfa. Cet " océan " alfatier de 350.738 ha, soit 10,88% de la superficie agricole totale, est agressé à la fois par l'homme et par cette pratique d'élevage ad libitum dont les effets dévastateurs sont de plus en plus ressentis. Le fragile équilibre écologique maintenu depuis des siècles dans la steppe, entre des ressources minimes et un genre de vie adapté à ce milieu hostile, est aujourd'hui rompu. Le phénomène se traduit par la réduction du couvert végétal vivace, l'appauvrissement de la flore, la dénudation du sol et l'accumulation des particules en dunes. Et tous les témoignages concordent pour affirmer que l'alfa et l'armoise, sont en voie de disparition. D'où le sentiment populaire que le désert gagne chaque année du terrain vers le nord. Le sinistre est lent, insidieux et muet. " Autrefois, témoigne un ancien éleveur, les pasteurs utilisaient tout l'espace de Djelfa comme pâturage, la rotation était lente et respectée. La pratique anarchique des labours, la course au profit, ont conduit fatalement à l'amenuisement des ressources, jointe à une pratique néfaste à son équilibre ". La Le haut commissariat au développement de la steppe et La D.S.A de Djelfa, ont engagé des plans d'action marqués par la mise en défens de plus de 392.100 ha, la plantation de diverses espèces sur une superficie dépassant les 6 513 ha, d'arbres forestiers et fruitiers, d'oliviers et brise-vent pour fixer les dunes, parallèlement à la protection des pâturages et la création de réserves consacrées uniquement aux activités pastorales, le reboisement pour éviter l'érosion du sol. " Les ressources actuelles possibles en année moyenne sur la steppe ne permettent pas d'assurer la subsistance d'un effectif supérieur à 1,5 million d'ovins. Or, le troupeau dépasse les 3 millions de têtes. Un excès de capitalisation qui réclame une réduction du cheptel ; c'est un temps de charge trop long d'un effectif trop lourd, alors que la physionomie des plantes a besoin d'une phase de croissance, puis f'élaboration, gages de la repousse ", commente un spécialiste.