Le sommet des huit pays les plus industrialisés de la planète, le G8, a été clôturé hier dans la ville balnéaire Allemande de Heiligendamm, avec certains atermoiements qui ont failli mener ce sommet à se terminer en queue de poisson. Même si l'échec sur la question la plus sensible et relative à l'environnement a été évité, il reste que les dirigeants des huit puissances mondiales se sont séparés avec certaines frictions qui n'ont pas été aplanies. Les Etats-Unis d'Amérique se sont, toutefois, distingués par leur tendance à maintenir ces divergences. Le premier point qui n'a pas fait le consensus reste le bouclier anti-missiles que les Américains tentent de renforcer à travers les deux continents, européen et asiatique, en mettant en avant le prétexte de la l'instauration de la paix mondiale, la prévention et la lutte contre le terrorisme international. Sur ce point, le président russe, Vladimir Poutine , non satisfait des impulsions de George W. Bush, s'est ouvertement lancé à contre-courant de ce projet. Le projet américain, en tout cas, a suscité le courroux de Moscou et ce qui a poussé Poutine à adresser des menaces directes à l'endroit de son homologue US en déclarant que si le projet américain se poursuit, la Russie ira jusqu'à pointer ses fusées sur les nouvelles installations situées dans les anciens pays satellites de l'URSS. Ce qui a fait que le ton a vite monté entre Moscou et Washington. En guise de riposte, le président Bush, lors d'une visite d'Etat à Prague, dans la République tchèque, a critiqué ce qu'il a qualifié de "manquements à la démocratie constatés en Russie", tout en lançant à l'endroit de Poutine que "les USA ne veulent aucunement se lancer dans une nouvelle guerre froide". Un regard rétrospectif sur la politique étrangère de l'administration américaine depuis l'avènement des Républicains permet, en tout cas, de conclure que le fameux bouclier anti-missiles auquel George W. Bush tient autant n'est que l'expression de l'hégémonie que Washington tente d'imposer dans les quatre coins de la planète, chose à laquelle Vladimir Poutine ne compte aucunement abdiquer. Le président Russe a dû comprendre, en tout cas, les projections " guerrières et hégémoniques " de la Maison-Blanche depuis longtemps, en constituant notamment au sein du Conseil de sécurité de l'ONU, avec la France et la Chine, un front contre la guerre que Bush à déclaré à l'Irak en 2003. Le deuxième point sur lequel le sommet du G8 a eu de la peine à trouver un consensus, mais à un degré moindre, est relatif au dossier environnemental et la question du réchauffement de la planète. Il a fallu attendre la clôture des travaux du G8 pour que les Huit parviennent à un accord sur la reconnaissance et la nécessité de réduire substantiellement leurs émissions de gaz à effet de serre. Les huit pays les plus riches de la planète envisagent d'entériner d'une façon plus sérieuse les décisions prises par l'Union européenne, le Canada et le Japon visant, entre autres, la réduction d'au moins la moitié des émissions globales d'ici à 2050. La nouveauté, à ce niveau, est venue des Etats-Unis d'Amérique qui cautionnent désormais la lutte contre la prolifération des gaz à effet de serre, alors que depuis plusieurs années ce pays s'est toujours refusé à entériner le protocole de Kyoto visant la protection de l'environnement et la lutte contre le réchauffement climatique.