Les chefs de la diplomatie du G8 sont, depuis hier, à Potsdam, près de Berlin pour préparer l'agenda international chargé du sommet de Heiligendamm qui se tiendra du 6 au 8 juin. L'Afghanistan, avec le retour des talibans, le Darfour avec le refus de céder de Khartoum, le Proche et Moyen-Orient, avec le chaos irakien, le nucléaire iranien, l'impossible dialogue israélo-palestinien, et lutte contre le réchauffement de la planète dont les derniers chiffres de l'ONU sont plus qu'inquiétants, figurent au sommet de la pile des dossiers qui seront examinés par les grands du monde mais dont la Chine ne fait pas encore partie alors que c'est, d'ores et déjà, la puissance du troisième millénaire ! Dans le cadre du château de Cecilienhof, qui accueillit à l'été 1945 les vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale, Joseph Staline, Harry Truman et Winston Churchill, les chefs de la diplomatie des huit pays les plus industrialisés, Etats-Unis, Japon, Allemagne, France, Grande-Bretagne, Italie, Canada et Russie, tentent ainsi d'accorder leurs violons. Mais, le contexte est tendu entre Washington et Moscou qui a décidé de ne plus se laisser enfariner et qui aspire à retrouver son lustre d'avant la chute du mur de Berlin. En outre, les Etats-Unis ne sont plus en mesure de frapper sur la table. Le mandat de Bush tire à sa fin et son Administration est en pleine déconfiture avec le chaos qui s'est installé en Irak. La chancelière allemande, qui veut marquer des points sur la scène internationale, se propose également de trouver un modus vivendi entre l'Afghanistan et le Pakistan au bord d'un véritable conflit. Les ministres des Affaires étrangères de ces deux pays, où l'islamisme radical a pignon sur rue, ont été conviés à Cecilienhof à chercher une solution à leurs différends touchant les incursions d'islamistes à leur frontière commune de 2 500 km. Le conflit du Darfour est un autre sujet d'actualité sur lequel les diplomates du G8 se penchent, alors que le président Bush a annoncé, mardi, de nouvelles sanctions américaines contre le Soudan, exigeant implicitement son lâchage par Pékin. L'impasse sur le dossier nucléaire iranien, le futur statut du Kosovo, qui divise fortement Russes et Occidentaux, sont aussi à l'ordre du jour. Washington remet également sur la table la lutte contre le terrorisme. La France représentée par le tout nouveau Kouchner, socialiste et partisan de l'ingérence humanitaire, pourrait faire la promotion de la future fondation du prédécesseur de Nicola Sarkozy au travers de la question du réchauffement de la terre. D. Bouatta