Dans la perspective de son ambition de devenir, à l'horizon 2025, un pays émergent, le gouvernement congolais envisage d'amorcer son industrialisation l'année prochaine avec l'entrée en production de huit industries sur les seize prévues dans la seule zone industrielle de Brazzaville. " Au second trimestre de 2012, en effet, au moins la moitié des seize industries en cours d'implantation dans la zone industrielle de Brazzaville seront en pleine production. En 2012, se construiront les cimenteries de Pointe Noire, de Dolisie, de Madingou et de Mindouli (Sud) ainsi que les industries céramiques à Makoua (Nord) et de l'aluminium à Brazzaville ", a annoncé le ministre de la communication, porte-parole du gouvernement, Bienvenu Okiemy faisant lecteur du compte rendu du conseil des ministres tenu le 7 octobre dernier. Cette industrialisation devra s'intensifier, a-t-il précisé, avec les travaux gigantesques relatifs à l'exploitation des gisements de fer situés dans les zones de Zanaga (dans la Lékoumou) et de Mayoko (dans le Niari). Avec une économie essentiellement basée sur le pétrole qui représente plus de 90% des exportations du pays et 85% des recettes publiques, le gouvernement congolais entend accroître, par cette industrialisation, les recettes non pétrolières pour envisager un avenir économique radieux et optimiser les dépenses publiques. " L'entrée en production des nouvelles industries, notamment celle de la zone industrielle de Brazzaville, s'expliquerait par la montée en puissance des investissements publics et privés, ainsi que par la forte poussée de la demande intérieure ", explique le porte-parole du gouvernement soulignant que ses investissements et bien d'autres auront un impact fort positif sur la production intérieure brute de 2012 ". Pour le directeur général de la promotion du secteur privé au ministère du développement industriel et du secteur privé, Jean Pinda Niangoula, la zone industrielle et commerciale de Brazzaville est un projet du gouvernement qui a signé avec les sociétés brésiliennes, un partenariat pour développer un certain nombre d'activités. Selon lui, l'engagement du gouvernement a été inspiré par le modèle Angolais où les usines installées sont des industries spécialisées. " Chez nous les usines seront spécialisée en matériaux de construction, notamment des industries de fabrication des PVC, de tuile et de carreaux ", a-t-il précisé. Ces projets ont démarré il y a trois mois et près de1000 conteneurs en stationnement au port de Pointe Noire et attendent leur acheminement sur les sites choisis pour la construction des industries, a-t-on appris auprès du ministère de l'industrie. Les sites choisis pour l'installation des industries sont notamment Maluku très chaud, une zone de transit située le long du fleuve Congo où est prévue la construction d'un port destiné à recevoir par la route lourde reliant la ville côtière de Pointe- Noire et Brazzaville, les matériaux pour leur mise en œuvre. " Cette zone installée, on devrait profiter de notre position géographique pour rentabiliser ces industries à partir du Port de Brazzaville et de Pointe Noire afin d'atteindre les pays voisins (le Cameroun, le Gabon, la RDC et la Centrafrique) ", a fait savoir M. Niangoula. Dans le cadre de cette industrialisation, le pays compte également sur la mise en place future de la cimenterie de Madingou par la société nigériane, Dangote Groupe, qui a signé avec le gouvernement congolais deux conventions portant sur la construction d'une cimenterie. Ces conventions d'un montant de l'ordre de 200 milliards CFA permettra une production annuelle du ciment d'environ 2, 5 millions de tonnes, avec pour objectif de créer des emplois et importer le ciment congolais vers des marchés de la sous-région et d'ailleurs.