Les prix des métaux industriels échangés au London Metal Exchange (LME) ont évolué en ordre dispersé cette semaine, dans un marché tiraillé entre un regain d'optimisme sur la zone euro, un fléchissement du dollar et des indicateurs en demi-teinte sur la solidité de la demande chinoise. Après leur effondrement tout au long du mois de septembre, les cours des métaux peinent à se ressaisir, ayant évolué cette semaine au sein de fourchettes relativement étroites, sur un marché volatil toujours hanté par des perspectives économiques moroses. Le LME a cependant quelque peu profité cette semaine d'une embellie des places boursières et d'un affaiblissement du dollar face à un euro revigoré - qui rendait plus attractifs les achats de métaux libellés dans la monnaie américaine. Les marchés profitaient notamment de "l'espoir accru de mesures politiques pour contrer la crise des dettes souveraines dans la zone euro", une fois acquise l'adoption par le Parlement slovaque du renforcement du fonds de secours européen (FESF), notait M. Moore. Cependant, les investisseurs restaient nerveux, et les chiffres du commerce chinois, publiés, vendredi, ont sensiblement entamé leur enthousiasme, et des chiffres meilleurs que prévu de l'inflation du pays n'ont pas suffi cette semaine à inverser la tendance. L'excédent commercial du géant asiatique s'est contracté en septembre, pénalisés, par une croissance ralentie des exportations - un signe de nature à attiser les craintes sur la solidité du deuxième consommateur mondial de métaux. "Cela a poussé beaucoup d'opérateurs à faire une pause", les prix limitant leurs gains dans la foulée, remarquait Edward Meir, analyste de MF Global. "Le modeste recul de l'inflation ne semble pas suffisant pour susciter un assouplissement significatif de la politique monétaire du pays" qui devrait donc continuer à peser sur l'activité économique"encore un certain temps", observait pour sa part Xiao Fu, économiste chez Deutsche Bank. Le CUIVRE a été l'un des rares métaux au LME à enregistrer une nette hausse, toujours porté par les tensions sur la production minière en Indonésie et au Pérou. Le métal rouge était par ailleurs soutenu par les chiffres robustes des importations chinoises de cuivre, qui ont progressé de 11% sur un mois en septembre, atteignant leur plus haut niveau depuis avril 2010. "Les investisseurs chinois ont évidemment tiré avantage de l'effondrement des prix en septembre" pour réaliser des achats à bon compte, tempéraient les analystes de Commerzbank. Pour la toute première fois, la fédération professionnelle chinoise des métaux non-ferreux (CNIA) a fourni mardi une estimation officielle des stocks de cuivres du pays, qu'elle évalue à 1,9 million de tonnes fin 2010, en comprenant les réserves stratégiques contrôlées par l'Etat.Ce chiffre est très supérieur à la fourchette de 1 à 1,5 million de tonnes habituellement avancée par les analystes et pourrait donc inquiéter le marché sur la réelle demande chinoise, observait M. Meir.Mais pour Nicholas Snowdon, de Barclays Capital, "il faut se garder d'interpréter cette estimation trop négativement, étant donné qu'on ne sait pas en détail ce qu'elle recouvre, et que l'importante vague de déstockage survenue cette année peut avoir réduit ce chiffre de 500 000 tonnes". Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s'échangeait cette semaine à 7511 dollars, contre 7348 dollars la semaine précédente, à la même heure. L'aluminium valait 2216 dollars la tonne contre 2230 dollars. Le plomb valait 2026 dollars la tonne contre 1963 dollars. L'étain valait 21'950 dollars la tonne contre 22'925 dollars. Le nickel valait 18'851 dollars la tonne contre 19'030 dollars. Le zinc valait 1921 dollars la tonne contre 1897 dollars. Le rebond du Coton se poursuit à New York Les prix du coton ont poursuivi leur rebond cette semaine à New York, profitant du retour de la confiance sur les marchés financiers malgré la révision à la hausse par les autorités agricoles de leurs prévisions d'offre, aux Etats-Unis comme à l'échelle mondiale. Le contexte a été positif sur les marchés financiers, auxquels les cours du coton sont en général très sensibles. Les places boursières ont affiché de fortes progressions, espérant l'adoption rapide de mesures musclées en zone euro pour mettre fin à la crise de la dette publique. Par ailleurs, "des informations sur des exportations américaines vers la Chine ont encouragé les achats", a relevé John Flanagan, de Flanagan Trading, "Les investisseurs positionnés à la hausse placent leurs espoirs sur les réserves de la Chine, qui semble prête à absorber les excès d'offre de coton dans son stock stratégique", ont relevé de leur côté les analystes de Plexus Cotton. A part les Etats-Unis, le premier exportateur mondial, les productions de l'Australie, de l'Inde, du Brésil, du Pakistan et du Mali sont revues à la hausse. Résultat: les stocks devraient se révéler plus élevés que prévu en fin de saison agricole, pesant sur les prix. Pour les analystes de Commerzbank, l'abondance de l'offre se reflète déjà dans les cours, mais "la demande chinoise devrait les empêcher de tomber sous un dollar la livre de manière durable". Cette semaine, la livre de coton pour livraison en décembre évoluait vers 1,0320 dollar sur l'Intercontinental Exchange contre 1,0198 dollar à la clôture une semaine plus tôt. A l'inverse, l'indice Cotlook A, moyenne quotidienne des cinq prix du coton les plus faibles sur le marché physique dans les ports d'Orient, a pâti des prévisions du ministère américain. Il a fini à 111,35 dollars (pour 100 livres), contre 112,40 dollars en fin de semaine précédente.