Les cours des métaux de base échangés au London Metal Exchange (LME) se sont stabilisés en fin de semaine, après avoir débuté la semaine en trombe, le cuivre grimpant même à un nouveau record historique mardi. Baromètre du marché, le CUIVRE a atteint un nouveau record historique mardi, à 9267,50 dollars la tonne, avant de finir la semaine en légère hausse. Les prix des métaux ont bénéficié en début de semaine d'indicateurs chinois robustes et encourageants pour la demande en métaux d'un pays très gourmand en matières premières. De plus, le marché "a été soulagé de voir que la Chine n'avait pas profité du week-end pour relever ses taux d'intérêt directeurs, malgré une inflation plus forte que prévu" en novembre, notait Ed Meir, analyste chez MF Global. Cependant, les investisseurs restaient prudents car, après avoir resserré le robinet à liquidités en relevant le taux des réserves obligatoires des banques la semaine dernière, la Chine pourrait tout de même remonter ses taux d'intérêt directeurs, afin d'empêcher la surchauffe de son économie. Une telle décision aurait pour effet de peser sur les achats chinois de matières premières. Autre source de soutien pour les cours, le billet vert a connu un accès de faiblesse mardi, tombant à 1,3499 dollar pour un euro, un mouvement alimenté par des inquiétudes sur la vigueur de la reprise américaine et de nature à rendre plus attractifs les achats de matières premières libellés en dollar pour les investisseurs munis d'autres devises. En outre, les cours ont été portés en début de semaine par des signes de resserrement de l'offre du fait d'une concentration sur le LME, des opérateurs uniques détenant la majorité des stocks de cuivre, de nickel et de zinc entreposés sur la place londonienne. Cependant, les cours ont effacé une partie de leurs gains en fin de semaine, pliant notamment sous le poids d'un regain d'inquiétudes sur une contagion de la crise de la dette, qui a déjà poussé la Grèce et l'Irlande à faire appel à une aide extérieure pour rétablir leur finances publiques, à d'autres pays fragiles de la zone euro comme le Portugal, l'Espagne et l'Italie. La tonne d'ALUMINIUM est restée stable cette semaine. La tonne de PLOMB est montée mardi à 2472,50 dollars, son niveau le plus fort depuis le 15 novembre. De leur côté, le cours de l'or, à l'image des autres métaux précieux, s'est stabilisé cette semaine, les investisseurs étant partagés entre l'impact défavorable du renchérissement cette semaine de la monnaie américaine et les incertitudes toujours persistantes pesant sur la zone euro. Le prix de l'or, qui avait enregistré la semaine précédente un nouveau record historique de 1431,25 dollars l'once, s'est assagi cette semaine, oscillant entre 1360 dollars et 1408 dollars l'once. "Les cours des métaux précieux, comme ceux des marchés en général, restent mitigés et instables, alors que les courtiers et les investisseurs continuent de réajuster leurs positions et leurs attentes avant la période de Noël et du Nouvel an", a indiqué James Moore, analyste du cabinet The Bullion Desk. Le métal jaune subissait ainsi la pression résultant d'une bonne tenue de la monnaie américaine face à un euro sous pression, propre à rendre moins attractifs les achats de matières premières libellés en dollars. "L'or et l'argent suivent fidèlement l'évolution du dollar face à l'euro: vu les gains engrangés cette année, les métaux précieux sont particulièrement à la merci de prises de bénéfices à court terme", observait M. Moore, admettant cependant que leur statut de valeur refuge devrait "garder son attrait". En effet, après la dégradation de la note de l'Irlande par les agences de notation Fitch puis Moody's, puis le coup de semonce de l'avertissement de Moody's à l'Espagne, la proposition d'un système de solidarité au sein de la zone euro ne semblait pas en mesure de rassurer tout à fait les opérateurs. "Le problème des dettes publiques en zone euro continue de hanter tous les acteurs du marché, avec des doutes croissants sur la solidité des Etats périphériques de la région... Dans l'ensemble, ces incertitudes économiques sont positives pour l'or", qui offre une protection contre la volatilité des devises, confirmait Andrey Kryuchenkov, de VTB Capital. "Les achats d'or comme valeur refuge devraient limiter à brève échéance la baisse des cours du métal jaune", a-t-il prédit. Le cours du métal gris a épousé, une fois encore, celui de l'or, oscillant entre 28,32 dollars et 29,94 dollars l'once, avant de terminer à l'équilibre. L'argent, comme les platinoïdes, qui ont en commun un double statut de métal précieux et de métal industriel, "ont profité du mode +prise de risque+ qui a prévalu sur les marchés une bonne partie de ces deux derniers mois", rappelle dans une note Anne-Laure Tremblay, analyste de BNP Paribas. Mais "ce sentiment positif s'est brièvement retourné mi-novembre", sur fond de crise des dettes européennes et de craintes d'un resserrement monétaire en Asie, "et depuis, le marché est resté agité et instable", ajoute-t-elle, soutenant cependant que "la tendance à la hausse est toujours là". A l'instar de l'argent, les métaux platinoïdes se sont stabilisés cette semaine avant de finir presque à l'équilibre. En tout début de semaine, "un dollar plus faible avait apporté un peu de soutien au platine, générant des mouvements d'achats physiques impressionnants, surtout en Asie, mais les prix se sont ensuite un peu repliés, dans le sillage de l'or", relevait le cabinet spécialisé Johnson Matthey. Signe cependant de l'appétit persistant des investisseurs spéculatifs: le niveau des participations dans les ETF (fonds cotés en Bourses) et adossés physiquement au platine a atteint cette semaine un nouveau record, à 1,18 million d'onces.