Malgré la tempête financière, le numéro un mondial du luxe LVMH a annoncé, hier, une croissance plus forte que prévu de ses ventes au troisième trimestre et a affiché sa confiance pour le reste de l'année, grâce à la bonne santé de sa marque phare Louis Vuitton. En juillet, août et septembre, les ventes du géant du luxe ont augmenté de 17,6% à 6,01 milliards d'euros, selon un communiqué. Sur neuf mois, la progression est de 15% à 16,30 milliards d'euros, a ajouté le groupe français, propriétaire de marques prestigieuses allant de Louis Vuitton à Givenchy, en passant par Moët et Chandon, Dom Pérignon ou Guerlain. C'est un peu plus que les 16,11 milliards d'euros prévus par les analystes interrogés par l'agence DowJones Newswires. Le géant mondial du luxe déjoue aussi tous les pronostics qui anticipaient un ralentissement de sa croissance organique. Elle est ressortie à 15%, un niveau aussi élevé qu'en 2010 (+14%), année de bénéfices record. Mais comme à son habitude, le groupe français ne donne pas de prévision. Il indique seulement que "l'excellente performance" réalisée depuis le début de l'année "conforte sa confiance (...) pour l'année 2011". LVMH entend poursuivre "une stratégie offensive axée sur l'innovation et une expansion géographique ciblée dans les marchés les plus porteurs (...) pour renforcer encore en 2011 son avance sur le marché mondial du luxe". A la Bourse de Paris, le titre LVMH reculait de 1,37% à 112,00 euros à l'ouverture des transactions, dans un marché en baisse. Alors que les économies des pays développés sont au ralenti, et qu'on redoute un léger fléchissement de la croissance dans les pays émergents, le numéro un mondial du luxe continue, lui, d'y connaître une santé insolente. Il souligne que ses ventes sont en hausse aussi bien dans les marchés émergents (Asie) que matures (Europe et Etats-Unis) au troisième trimestre. Pour la première fois depuis plus de deux ans, le groupe présidé par le milliardaire Bernard Arnault a même observé "un retour à la croissance" au Japon, qui représente environ 10% de ses ventes. L'Asie (hors Japon) représente 25% des ventes du groupe, les Etats-Unis 23%, l'Europe (hors France) 20% et la France 13%. LVMH a bénéficié de l'intégration du joaillier italien Bulgari acquis en mars. Le chiffre d'affaires de la division montres et joaillerie s'est ainsi envolé de 76% à 1,21 milliard d'euros sur neuf mois comparé à la même période il y a un an. Il a plus que doublé sur les trois derniers mois comparé au troisième trimestre 2010. Les chiffres de LVMH confirment que la griffe Louis Vuitton, qui génère près de 60% de ses profits, reste la vache à lait du groupe, avec une "progression à deux chiffres" de ses ventes sur le troisième trimestre. Les autres divisions du groupe se portent aussi bien. Les revenus de la branche mode et maroquinerie ont bondi de 13,8% sur trois mois et de 13% sur neuf mois à 6,18 milliards d'euros. Les ventes des parfums et cosmétiques ont légèrement reculé au troisième trimestre mais ont monté de 3% sur neuf mois à 2,31 milliards d'euros, alors que le chiffre d'affaires de la distribution sélective a progressé de 19,5% sur trois mois et de 18% sur neuf mois à 4,37 milliards d'euros. Cette dernière activité est tirée par le développement du tourisme asiatique et Sephora (parfums et cosmétiques) qui a gagné des parts de marché dans toutes ses zones d'implantation, argumente LVMH. Le chiffre d'affaires de la branche vins et spiritueux a progressé de 3% sur trois mois et de 7% sur neuf mois à 2,30 milliards d'euros, porté par une demande soutenue de champagne et une croissance en volume à deux chiffres des qualités supérieures. Le cognac est toujours, lui, très demandé en Asie. "Le troisième trimestre confirme la tendance observée depuis le début de l'année", avance LVMH. Autrement dit, le secteur du luxe est à contre-courant des autres pans de l'activité économique. Au premier semestre, le géant du luxe avait annoncé un bond de 25% à 1,3 milliard d'euros de son bénéfice net, avec des ventes record.