Première du genre à l'échelle nationale, l'université de Constantine a fêté dimanche dernier l'aboutissement d'une expérience de coopération algéro-française, avec l'université Louis Pasteur de Strasbourg (France). Il s'agit, en fait, de la soutenance par deux étudiants strasbourgeois de mémoires pour l'obtention de diplômes d'ingéniorat en "génie mécanique industriel" à l'issue d'un stage de 4 mois et demi effectué à l'Entreprise nationale des matériels de travaux publics (ENMTP) de Aïn Smara, sous la supervision d'un enseignant de l'université Mentouri et d'ingénieurs de cette entreprise. Cet échange a été rendu possible, indique-t-on, grâce à une initiative de Mme Hobar, directrice des relations internationales à l'université Mentouri de Constantine, d'une part, et M. Abdelhak Benelhadj, professeur associé à l'université Pasteur de Strasbourg (France), d'autre part. D'une grande portée pour l'image de l'université et de l'entreprise algérienne, ce genre d'expérience a pour but final, selon Mme Hobar, de "préparer la création d'un centre de l'industrie mécanique à l'université, ce qui aura un grand impact sur le secteur économique et le savoir". M. Boulkroun, ingénieur de l'ENMTP et encadreur du stage, estime pour sa part que cette expérience inédite doit servir de "catalyseur" à la naissance d'une "université de l'avenir" qui ambitionne d'adapter une bonne partie de sa formation aux besoins du marché du travail, comme préconisé par le système LMD (licence, Master, doctorat). "C'est la première fois que l'université se déplace vers l'entreprise pour la soutenance d'un diplôme universitaire, et c'est toute la portée de cette expérience pour nous, qui nous intéresse d'abord et avant tout à l'étudiant algérien", a fait observer M. Boulkroun. MM. Frédéric Bapert et Dinh Phi Long, les étudiants Strasbourgeois concernés, apprécient pour leur part leur expérience avec l'ENMTP et l'université de Constantine, pour ce qu'elle leur a permis de connaître de la société, de l'entreprise et de l'administration algériennes, une expérience à prendre en compte en cas de projet avec l'Algérie. "Ici, l'administration est plus rigide, l'Internet qui est pour nous un outil de travail majeur, n'est toujours accessible en raison de la faiblesse du débit de la connexion à l'ENMTP, mais c'est la différence des jours de week-end qui a le plus posé problème en matière de communication", a expliqué l'étudiant strasbourgeois Frédéric Bapert qui a, malgré tout, fait part de sa joie d'avoir découvert la société algérienne et la compétence, ainsi que la disponibilité des encadreurs du stage. A noter qu'à titre de réciprocité, deux étudiants du département génie mécanique de l'université Mentouri sont actuellement en stage dans des entreprises de Strasbourg sous la supervision de l'université Louis Pasteur.