Les préparatifs pour ces élections ont débuté par une série de rencontres entre les représentants du ministère de la Défense nationale, du ministère de l'Intérieur et l'instance supérieure indépendante pour les élections. Les Tunisiens s'apprêtent donc à élire les membres de l'Assemblée constituante qui devra etablir une nouvelle constation pour le pays. Tous les dispositifs ont été mis en œuvre pour le bon déroulement de ces premières élections après la chute de l'ancien régime, le 14 janvier dernier. Les moyens logistiques nécessaires ont été déployés dans les 27 circonscriptions électorales du pays. 50 000 agents et encadreurs de bureaux de vote et quelque 10.000 observateurs tunisiens, représentant des associations des droits de l'homme et des organisations de la société civile, ainsi que 600 observateurs étrangers issus de plusieurs organisations internationales et sont mobilisés régionales afin d'assurer le bon déroulement du scrutin. Le gouvernement de transition tunisien a mobilisé 42.000 entre soldats et policiers. Dans le détail, ce sont seulement quelque 22.000 militaires et 20.000 policiers qui sont mobilisés, 2.500 véhicules de transport terrestre et 14 hélicoptères ont été mobilisés pour le transport des urnes, selon les ministères tunisiens de la Défense nationale et de l'Intérieur. Une organisation parfaite, le nombre de bureaux de vote s'élèverait à 7.361 qui ouvriront leurs portes aujourd'hui de 7 heures jusqu'à 19 heures. La fin du scrutin annoncera le début de l'opération de dépouillement, alors que les résultats définitifs seront communiqués probablement demain. Par ailleurs, le doyen des avocats tunisiens, Abderrezak Kilani, annonce que le syndicat des magistrats aurait décidé de créer un observatoire appelé "Chahed", un élément majeur, selon ces derniers qui affirment son efficacité quant au contrôle du processus électoral ainsi que le fondement d'une république démocratique, citoyenne et assurer les droits de l'homme. Cet observatoire aurait tout aussi comme rôle de relever les dépassements qui pourraient survenir dans l'opération électorale, à savoir déployer des observateurs au niveau de toutes les circonscriptions électorales ainsi que de donner des orientations et des conseils juridiques. Les organisateurs, fiers, rappellent aux électeurs le vote à blanc'' qui s'est récemment déroulé à Tunis et qui a finalement été couronné de succès. Durant ces trois derniers jours, les Tunisiens établis à l'étranger, près d'un demi-million d'électeurs, ont voté pour choisir 19 des 218 membres de la prochaine Assemblée constituante. Le président de l'ISIE prive le gouvernement de discours à la veille de l'élection Le président de l'instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE) a fermement réaffirmé, hier, l'autorité de sa commission et prévoit un succès triomphal si le scrutin irait à enregistrer un taux de participation de 60% ou plus, ajoutant que sur les 7 millions de citoyens, 4 millions sont inscrits sur les listes électorales, les non inscrits pourront eux aussi accomplir leur devoir civique avec la carte d'identité dans les bureaux de vote relevant de leur lieu de résidence. Kamel Jendoubi, le garant des premières élections pour l'assemblée constituante et opposant au régime de l'ancien président Ben Ali, qualifie ces élections de moment historique dans la consécration des revendications et des objectifs exprimés par les Tunisiens lors de la révolution du 14 janvier, à savoir "la liberté, la justice sociale, la dignité, l'égalité et les droits de l'Homme", et demande ainsi au gouvernement tunisien de s'abstenir de commenter le processus électoral la veille de l'élection, sous prétexte que l'ISIE est la mieux placée, voire plus compétente pour donner des informations concernant le vote et que leur intervention pourrait compromettre la crédibilité de cette élection. M. Jendoubi s'innocente en rappelant que le gouvernement a toujours soutenu et respecté l'indépendance de l'ISIE, seulement confus après l'incident qui s'est déroulé à l'étranger, où un fonctionnaire du ministère des Affaires étrangères avait confirmé le remplacement par l'ISIE de trois chefs de bureaux de vote. " Cela donne l'impression que le ministère des Affaires étrangères est en charge de l'élection ", a-t-il déploré. Une mise au point de sa part pour rappeler que l'ISIE est la seule à être au cœur des actes. Il déclare, par la même occasion, que trois des présidents de bureau de vote tunisiens dans trois pays arabes à savoir le Qatar, l'Algérie et le Liban ont été remplacés avant le démarrage des élections à l'étranger qui se sont déroulées mercredi, jeudi et vendredi derniers, accusés d'orienter le choix des électeurs. Le représentant du ministère de l'Intérieur, Hicham Mouadab, a indiqué qu'une étude pour assurer la sécurité de tous les centres de vote a été menée, et affirme que les prochaines élections se dérouleront dans les meilleures conditions sur le plan sécuritaire, appelant à ne pas croire les rumeurs qui supposent le contraire. Neuf mois après la chute de l'ex-président Zine El-Abidine Ben Ali, 7 millions d' électrurs seront appelés aujourd'hui à élire une assemblée constituante, lors du premier scrutin libre dans l'histoire du pays.