" Nous avons un droit social très rigide qui ne participe pas au développement des entreprises algériennes ; or la flexibilité devient de plus en plus nécessaire dans le monde du travail et la lutte contre le chômage en Europe, notamment ", a souligné, hier, M Laravi Djelouah, expert international et ex-directeur du développement des R H en Europe, au cours du " Petit-déjeuner-débats ", organisé à l'hôtel d'El Biar, par le Cercle d'Action et de Réflexion autour de l'Entreprise (CARE) avec l'appui de la Fondation Friedrich Naumann sur le thème " G R H : le passage de l'informel vers le formel : quels enjeux pour l'entreprise ? ", et ce en présence de M. Mohand Said Nait Abdelaziz, des chefs d'entreprise ainsi que des universitaires. C'est ainsi que l'expert pointe du doigt le problème législatif qui ne permet pas, selon analyse, de promouvoir l'emploi en Algérie en fonction des besoins de l'entreprise algérienne, même s'il s'agit de travail à durée déterminée, partielle ou temporaire. " L'objectif est de permettre aux entreprises de déclarer, en toute transparence, leurs employés ou la qualité de leur travail en payant les charges qui s'en suivent pour la durée du contrat ", a-t-il ajouté, mettant en exergue certaines résistances des chefs d'entreprise à s'inscrire qui n'ont pas la culture de management, méprisent la loi, ou préfèrent les gains faciles. Or, le respect de la réglementation est une question de valeur et notamment de confiance dans le sens de la gestion saine des ressources humaines. M Karim Tamir, directeur d'un cabinet en ressources humaines, est allé dans la même direction des enjeux de la flexibilité dans les relations de travail. " L'entreprise algérienne a besoin, de nos jours, de nouvelles formes d'emploi comme l'emploi temporaire, emploi à temps partiel, emploi externaliste, contrats aidés et contrat à durée déterminée ", a-t-il expliqué, les nouveaux mécanismes de recrutement et de lutte contre le chômage ainsi que la transformation du travail informel en travail formel pour une durée certes déterminée. Et puis les jeunes diplômés et universitaires ont besoin de l'expérience et ce type de relation de travail leur convient, selon l'expert qui estime que la période de croissance et le plein emploi pénalisent ce qu'on appelle, " les emplois typiques ". " En Algérie, nous sommes confrontés à une gestion informelle des ressources humaines largement répandue et qui nous expose aux conséquences négatives du non-respect de la loi et au grave déficit de confiance qui s'établit entre employeurs et employés ", a-t-il ajouté. Cette situation génère, selon lui, les ingrédients d'un manque à gagner en termes de création de valeur dans l'entreprise et de richesses pour le pays. Or, dans les pays développés la gestion formelle des ressources humaines au sein des entreprises est devenue aujourd'hui la règle. Elle facilite largement les relations employeurs- employés en garantissant la transparence et l'éthique en assurant à la fois une grande stabilité des personnels et une fluidité dans les recrutements.