Le numéro 2 du parti islamiste Ennahda, Hamadi Jebali, est le candidat officiel du parti arrivé en tête des élections pour être le futur Premier ministre de la Tunisie, a déclaré, hier, Nourredine Bhiri, membre de l'exécutif d'Ennahda. "Dans le cadre de nos discussions avec les partis concernés, Ennahda a informé ses partenaires de son intention de présenter la candidature de Hamadi Jebali au poste de Premier ministre", a déclaré M. Bhiri. Agé de 62 ans, M. Jebali, ingénieur de formation et ancien journaliste, est un des co-fondateurs d'Ennahda. Opposant de longue date à l'ex-président Ben Ali, il a passé 16 ans en prison, dont 10 à l'isolement, sous l'ancien régime. Originaire de Sousse (centre-est), et interlocuteur privilégié des chancelleries occidentales, il représente le visage modéré du parti islamiste. Le dirigeant historique d'Ennahda, Rached Ghannouchi, a déclaré qu'il était naturel que le parti ayant obtenu la majorité des voix à l'élection du 23 octobre dirige le prochain gouvernement. Les résultats définitifs du scrutin ne sont pas connus, mais les chiffres partiels confirment l'avance des islamistes, qui revendiquent un score entre 30 et 40%. La future assemblée constituante, élue dimanche par les Tunisiens qui votaient pour la première fois depuis la chute de Ben Ali le 14 janvier dernier, devra prioritairement former un nouvel exécutif. Elle devra élire --ou désigner-- un nouveau président de la République, chargé de désigner un gouvernement. Les tractations se sont déjà engagées entre les partis et certains, à l'instar du dirigeant d'Ettakatol (gauche), Mustapha Ben Jaafar, ont déjà fait des offres de service pour la présidence de la République intérimaire.