Des dizaines d'islamistes et sept jeunes internautes purgeant de lourdes peines pour «constitution de bande ayant pour objet la préparation d'attentats» ont été libérés dans le cadre d'une grâce présidentielle. En vertu de cette grâce accordée par le président Zine El Abidine Ben Ali, 1 298 détenus ont été élargis et 359 autres ont bénéficié de la liberté conditionnelle, a annoncé l'agence officielle TAP. Plus de soixante-dix islamistes, membres du parti Ennahda (Renaissance, interdit), ont été également libérés. Parmi eux figurent plusieurs dirigeants du parti, dont le journaliste Hamadi Jebali qui dirigeait le journal d'Ennahda, Al Fajr (L'Aurore). Ces islamistes avaient été condamnés dans les années 90 à de lourdes peines de prison. Ils étaient principalement accusés d'appartenance à Ennahda et de tentative de prise de pouvoir par la violence. Jusqu'à ce jour, quelque 400 islamistes, que les autorités ne considèrent pas comme des détenus politiques, étaient prisonniers en Tunisie, et plusieurs ONG de défense des droits de l'homme demandaient leur libération, en particulier celle de M. Jebali. Un groupe de sept jeunes internautes, connu sous le nom du «groupe de Zarzis» (ville du sud tunisien), a également bénéficié de cette grâce. Ils avaient été condamnés en avril 2004 à dix-neuf ans et trois mois de prison, une peine ramenée en appel, en décembre 2004, à treize ans, pour «constitution de bande ayant pour objet la préparation d'attentats, tentative de vol et détention de produits explosifs».